Trois recueils bilingues de poésie, de Maya Angelou, Audre Lorde et Kae Tempest, montrent que la traduction poétique ne se place pas nécessairement dans des cases rigides ; si impossible soit-elle, cette tâche est indispensable.
Dans « Écofascismes », Antoine Dubiau alerte sur le risque d’émergence d’une extrême droite qui intégrerait l’écologie à son projet politique. Il invite à mieux définir les bases de la pensée écologiste pour rendre inopérante la « possibilité de l’écofascisme ».
Dans une riche enquête sur la ville de Cleveland, les politistes Max Rousseau et Vincent Béal explorent les mécanismes du déclin urbain et de la défection de l’État. Par l’agriculture urbaine et leurs tactiques de survie, les populations tentent d’y façonner de nouveaux communs, enserrés dans le carcan du capitalisme.
Catalaniste, marxiste et républicain, Francesc Tosquelles a réinventé la psychiatrie, depuis la ligne de front de la guerre civile espagnole ou plus tard, sur les hauteurs d’un village de Lozère. Des essais et expositions donnent accès à sa pensée.
Dans « Aneth, apprentie sorcière », l’autrice et illustratrice Élodie Shanta propose aux plus jeunes lectrices et lecteurs de suivre les folles expériences d’une petite écolière pas comme les autres. Une occasion, avant la rentrée, de donner confiance à celles et ceux qui en manqueraient.
Il y a un an, le critique de théâtre Jean-Pierre Thibaudat confirmait dans un billet de blog de Mediapart avoir été le destinataire de textes disparus de l’écrivain antisémite Louis-Ferdinand Céline. Aujourd’hui, toujours dans le Club de Mediapart, il revient sur cette histoire et le secret qui l’entourait encore. « Le temps est venu de dévoiler les choses pour permettre un apaisement général », estime-t-il, révélant que les documents lui avaient été remis par la famille du résistant Yvon Morandat, qui les avait conservés.
Pénélope Bagieu est autrice de bandes dessinées, dans lesquelles elle raconte souvent les femmes. Mais pour la première fois, dans « Les Strates », sorti en novembre 2021, elle se raconte, sans se la raconter.
Des Beatles, et plus particulièrement de leur bassiste Paul McCartney, on croit toujours tout savoir. Mais on en apprend encore avec la parution, en novembre 2021, des mémoires du musicien confiés au gré de l’évocation des chansons et œuvres qu’il a composées.
Humanités languides, laissez-vous décoiffer par une fresque poétique qui a du souffle comme bien peu ! « Brise dans le miroir », de François Thiéry-Mourelet, en remontre à la triste pyrotechnie de nos imaginaires usinés. Embarquement !
Entre 1961 et 1973, 200 000 jeunes Portugais appelés à la guerre en Afrique ont pris le chemin de l’exil. 8 000 soldats auraient déserté. Les éditions Chandeigne publient des témoignages de ces réfractaires à l’ordre colonial et à la dictature salazariste.
Pierre Vesperini nous rend proche et tangible Théocrite, poète né à Syracuse vers 310 avant l’ère chrétienne et considéré, de l’Antiquité au XIXe siècle, comme l’un des immenses créateurs de la Grèce antique, à l’égal d’Homère ou d’Eschyle. Un enchantement documenté.
Dans ce premier roman baptisé « Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison », l’avocate barbadienne Cherie Jones dresse une série de portraits subtils et envoûtants, dans un vrai-faux polar qui raconte la violence des hommes sur les femmes et les déterminismes presque impossibles à contourner.
Aux grands démissionnaires, ces millions de salariés qui ont quitté leur emploi à l’issue des confinements successifs, comme à celles et ceux qui s’interrogent, on ne saurait trop recommander la lecture de « Travailler », premier essai grand public de l’anthropologue James Suzman.
Été 2001 : le pouvoir italien réprime avec une violence inouïe le contre-sommet du G8, faisant un mort. Le roman noir de Frédéric Paulin, « La Nuit tombée sur nos âmes », replonge avec brio dans l’événement qui a mis un coup d’arrêt au mouvement altermondialiste.
Dans le sillage des pionniers de la décennie 80, des auteurs et autrices des quartiers populaires et de l’immigration ont émergé dans les années 1990 et 2000. Mais au-delà du succès grand public de Faïza Guène, peu sont parvenus à se faire un nom.
Après la publication de leurs premiers romans, les auteurs et autrices de la « littérature beur » ont dû défendre leurs ouvrages. La réception de ces œuvres, par la presse notamment, n’a pas toujours été bienveillante, ce dont toutes et tous ont souffert.