Vincent Bolloré, qui veut racheter Hachette à Lagardère, va céder Editis à Daniel Kretinsky, par ailleurs principal actionnaire de la Fnac, premier libraire de France. Preuve que l’économie du livre est toujours plus concentrée entre les mains de quelques-uns.
Mise en parallèle et en perspective de deux essais remarquables, que près de deux siècles séparent : « Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères » de Flora Tristan (1803-1844) et « Manifeste anarcha-féministe » de Chiara Bottici (née en 1975).
Notre podcast culturel débat d’« Offenses » de Constance Debré, d’« Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau » de Stéphanie Kalfon, et du récit de Sergio del Molino « Histoire de ma peau ».
Lion Feuchtwanger, écrivain majeur du XXe siècle allemand, est connu pour le détournement par le régime nazi de son roman : « Le Juif Süss ». Son œuvre est ignorée en France. « Les Enfants Oppermann », publié à Amsterdam en 1933, mérite plus que le détour.
Un livreur à vélo se retrouve, après un accident, « client mystère », donc évaluateur : faux client mais vrai contrôleur. Le premier roman de Mathieu Lauverjat dépasse le stade de la victime pour explorer un criminel inconscient, qui subit en faisant subir.
Dans « Marx in the Anthropocene », version anglophone élargie d’un ouvrage qui s’est vendu à un demi-million d’exemplaires au Japon, Kōhei Saitō propose une relecture stimulante de l’évolution de la pensée de Marx pour défendre un dépassement décroissant du capitalisme.
Léo Henry retrace le destin d’Héctor Oesterheld, scénariste de bande dessinée assassiné par la dictature argentine en 1978. « Héctor » est un livre qui atteint la finesse d’une toile d’araignée déchirée, pour raconter ce que la tyrannie essaya d’effacer.
Notre podcast culturel débat d’« Un long silence interrompu par le cri d’un griffon », de Pierre Senges, de « Djinns », le premier roman de Seynabou Sonko, et de « La Femme silencieuse », récit de Janet Malcolm.
Le 21 août 2017, disparaissait à Montréal le grand absent de la littérature québécoise : Réjean Ducharme. Il avait 76 ans et n’avait cessé d’être l’enfant rebelle invisible. La parution en « Quarto » de ses romans éclaire son œuvre et lève le voile sur sa vie.
La chercheuse Sandra Barrère offre à lire une étude profonde, stupéfiante d’intelligence critique et grondante de révoltes logiques : « Écrire une histoire tue. Le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art. » Antigone y rôde au-dessus des charniers.
En un roman philosophique aux faux airs de polar, la philosophe, poètesse et romancière évoque le désastre criminel du « Probo Koala », ce pétrolier qui, une nuit d’août 2006, se délesta de déchets archi-toxiques dans le port d’Abidjan.
Dans son recueil intitulé « En pays connu », Colette présentait le pays de Basse-Bourgogne où elle vit le jour sous le nom de « Poyaudine ». 150 ans après sa naissance, retour sur les métamorphoses d’une écrivaine, de la Puisaye au Palais-Royal à Paris.
L’écrivain algérien Abdelkader Djemaï, né en 1948 à Oran et vivant à Aubervilliers, évoque son roman d’apprentissage, « Mokhtar et le figuier », dont il lit deux extraits. Il explore et explique, sans chichi, sa façon de dire la misère, sans misérabilisme.
L’expertise prophétique d’Élisée Reclus (1830-1905) saute aux yeux, grâce à deux parutions simultanées. Le géographe libertaire avait pressenti l’influence des activités anthropiques sur le système terrestre. Sa lecture s’avère donc résolument actuelle.
Depuis 2015 et les attentats meurtriers de Paris, l’État a progressivement basculé dans une gestion de plus en plus autoritaire de l’islam de France, au mépris des libertés publiques, décrypte le chercheur Haoues Seniguer dans un essai.
Après « Le Messie du Darfour » et « Les Jangoe », le Soudanais Abdelaziz Baraka Sakin, dans son troisième roman, « La Princesse de Zanzibar », décrit une société bâtie sur l’esclavage et la cruauté. Mais où certains êtres creusent des espaces de liberté.