L’écrivain Alain Damasio a cofondé une « école des vivants ». En dépit des récupérations possibles du terme, le vivant constitue pour lui le projet « polytique » de notre temps. Entretien.
Le premier roman de Sarah Jollien-Fardel raconte la vie d’une femme empêchée de vivre. À la fois récit de transfuge, d’emprise patriarcale et d’exploration de la sexualité féminine, c’est une histoire de la violence épurée de tout sentimentalisme.
Une somme fertile de l’universitaire Vincent Berthelier, « Le Style réactionnaire », propose un panorama politique et littéraire des usages de l’écriture par une certaine droite extrême française, de Maurras à Houellebecq. Passionnant et discutable.
Dans son premier roman, « Nos silences sont immenses », Sarah Ghoula propose une plongée dans le sud de l’Algérie coloniale, aux confins du désert, avec une jeune guérisseuse douée. Dans ce texte sur la transmission, l’autrice convoque les mythes et légendes de la tradition orale et raconte la lutte pour préserver ces héritages.
Trois recueils bilingues de poésie, de Maya Angelou, Audre Lorde et Kae Tempest, montrent que la traduction poétique ne se place pas nécessairement dans des cases rigides ; si impossible soit-elle, cette tâche est indispensable.
Dans « Écofascismes », Antoine Dubiau alerte sur le risque d’émergence d’une extrême droite qui intégrerait l’écologie à son projet politique. Il invite à mieux définir les bases de la pensée écologiste pour rendre inopérante la « possibilité de l’écofascisme ».
Dans une riche enquête sur la ville de Cleveland, les politistes Max Rousseau et Vincent Béal explorent les mécanismes du déclin urbain et de la défection de l’État. Par l’agriculture urbaine et leurs tactiques de survie, les populations tentent d’y façonner de nouveaux communs, enserrés dans le carcan du capitalisme.
Catalaniste, marxiste et républicain, Francesc Tosquelles a réinventé la psychiatrie, depuis la ligne de front de la guerre civile espagnole ou plus tard, sur les hauteurs d’un village de Lozère. Des essais et expositions donnent accès à sa pensée.
Dans « Aneth, apprentie sorcière », l’autrice et illustratrice Élodie Shanta propose aux plus jeunes lectrices et lecteurs de suivre les folles expériences d’une petite écolière pas comme les autres. Une occasion, avant la rentrée, de donner confiance à celles et ceux qui en manqueraient.
Il y a un an, le critique de théâtre Jean-Pierre Thibaudat confirmait dans un billet de blog de Mediapart avoir été le destinataire de textes disparus de l’écrivain antisémite Louis-Ferdinand Céline. Aujourd’hui, toujours dans le Club de Mediapart, il revient sur cette histoire et le secret qui l’entourait encore. « Le temps est venu de dévoiler les choses pour permettre un apaisement général », estime-t-il, révélant que les documents lui avaient été remis par la famille du résistant Yvon Morandat, qui les avait conservés.
Pénélope Bagieu est autrice de bandes dessinées, dans lesquelles elle raconte souvent les femmes. Mais pour la première fois, dans « Les Strates », sorti en novembre 2021, elle se raconte, sans se la raconter.
Des Beatles, et plus particulièrement de leur bassiste Paul McCartney, on croit toujours tout savoir. Mais on en apprend encore avec la parution, en novembre 2021, des mémoires du musicien confiés au gré de l’évocation des chansons et œuvres qu’il a composées.
Humanités languides, laissez-vous décoiffer par une fresque poétique qui a du souffle comme bien peu ! « Brise dans le miroir », de François Thiéry-Mourelet, en remontre à la triste pyrotechnie de nos imaginaires usinés. Embarquement !
Entre 1961 et 1973, 200 000 jeunes Portugais appelés à la guerre en Afrique ont pris le chemin de l’exil. 8 000 soldats auraient déserté. Les éditions Chandeigne publient des témoignages de ces réfractaires à l’ordre colonial et à la dictature salazariste.
Pierre Vesperini nous rend proche et tangible Théocrite, poète né à Syracuse vers 310 avant l’ère chrétienne et considéré, de l’Antiquité au XIXe siècle, comme l’un des immenses créateurs de la Grèce antique, à l’égal d’Homère ou d’Eschyle. Un enchantement documenté.
Dans ce premier roman baptisé « Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison », l’avocate barbadienne Cherie Jones dresse une série de portraits subtils et envoûtants, dans un vrai-faux polar qui raconte la violence des hommes sur les femmes et les déterminismes presque impossibles à contourner.