Livres

Vladimir Pozner et le roman de la « Retirada »

En 1965, alors que le franquisme entrait dans sa dernière décennie, Vladimir Pozner signait « Espagne premier amour », un roman inspiré de l’exode des républicains espagnols vers la France en 1939. Fable de l’amour fou, témoignage d’une grande acuité sur le sort des réfugiés et réflexion nourrie sur l’engagement de l’auteur en temps de guerre, ce roman est autant une éducation sentimentale que politique. Une réédition opportune.

Alexis Buffet (En attendant Nadeau)

20 février 2022 à 12h03

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Chargé en 1939 de faire sortir des camps d’internement les intellectuels espagnols, Vladimir Pozner (1905-1992) n’en oublie pas pour autant sa vocation première : l’écriture. Il s’imprègne de ce qu’il voit et entend. Il compile notes, témoignages, coupures de presse, photographies et cartes postales. Le jour, il va de camp en camp, recoupant les listes de réfugiés, pourchassant des ombres, amadouant l’administration française à l’aide de Diplomates (les cigares) et de propos flatteurs. Le soir, face à sa machine à écrire, il tape des rapports, signe, depuis l’ancienne échoppe où il a établi son bureau, articles et reportages. Ces derniers témoignent du drame des réfugiés espagnols et dénoncent les conditions de leur accueil, indignes d’une démocratie. Mais il faut attendre un quart de siècle pour que Pozner revienne à cet incroyable maelstrom documentaire pour écrire un roman aussi bref que troublant : Espagne premier amour.

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