Dans son ouvrage « À l’est des rêves », l’anthropologue Nastassja Martin étudie comment un collectif autochtone du Kamtchatka a su se saisir de la crise systémique du système soviétique pour regagner son autonomie. Et nous tend ainsi un miroir grossissant. Entretien.
L’un des membres du collectif bolognais Wu Ming revient pour Mediapart sur les élections italiennes et le livre décisif qu’il a écrit sur le complotisme en général et QAnon en particulier.
Entretien littéraire et politique avec Diaty Diallo, autrice d’un roman dévastateur sur les dévastations policières infligées à la jeunesse des banlieues victime du racisme : « Deux secondes d’air qui brûle ». La voix des sans-voix tonne en son cratère.
L’avocat Philippe Sands, qui avait fait la genèse des notions de « crime contre l’humanité » et de « génocide », déplace son regard vers les îles Chagos, « dernière colonie » britannique. Entretien sur ce que peut et ne peut pas le droit international, dans l’océan Indien comme en Ukraine.
Jennifer Richard livre le troisième volet de sa fresque des déploiements mortifères de l’impérialisme en Afrique centrale au tournant du XXe siècle. Voici la geste kaléidoscopique de l’ensauvagement du monde par un capitalisme inventeur de la race.
L’historien et écrivain Sylvain Pattieu restitue le parcours d’un groupe de Black Panthers qui ont détourné un avion pour fuir les États-Unis. Ou comment aborder la politique de la race par la micro-histoire.
Best-seller annoncé, le nouveau livre de Virginie Despentes déjoue les attentes, et c’est tant mieux. Un livre punk, féministe, à l’image de l’écrivaine. De quoi percuter l’époque, avec une vigueur combative.
L’écrivaine Monica Sabolo s’empare de l’histoire du groupe terroriste pour revisiter les traumas de son propre passé. Mais en se concentrant sur des enjeux strictement intimes, le livre vide de leur contenu les questions politiques d’une histoire meurtrière.
La visite du ministre Gérald Darmanin dans le dernier-né des départements français est la dernière manifestation en date de la gouvernance postcoloniale de ce territoire, analysée dans un ouvrage à paraître dans quelques jours.
L’écrivain Alain Damasio a cofondé une « école des vivants ». En dépit des récupérations possibles du terme, le vivant constitue pour lui le projet « polytique » de notre temps. Entretien.
Le premier roman de Sarah Jollien-Fardel raconte la vie d’une femme empêchée de vivre. À la fois récit de transfuge, d’emprise patriarcale et d’exploration de la sexualité féminine, c’est une histoire de la violence épurée de tout sentimentalisme.
Une somme fertile de l’universitaire Vincent Berthelier, « Le Style réactionnaire », propose un panorama politique et littéraire des usages de l’écriture par une certaine droite extrême française, de Maurras à Houellebecq. Passionnant et discutable.
Dans son premier roman, « Nos silences sont immenses », Sarah Ghoula propose une plongée dans le sud de l’Algérie coloniale, aux confins du désert, avec une jeune guérisseuse douée. Dans ce texte sur la transmission, l’autrice convoque les mythes et légendes de la tradition orale et raconte la lutte pour préserver ces héritages.
Trois recueils bilingues de poésie, de Maya Angelou, Audre Lorde et Kae Tempest, montrent que la traduction poétique ne se place pas nécessairement dans des cases rigides ; si impossible soit-elle, cette tâche est indispensable.
Dans « Écofascismes », Antoine Dubiau alerte sur le risque d’émergence d’une extrême droite qui intégrerait l’écologie à son projet politique. Il invite à mieux définir les bases de la pensée écologiste pour rendre inopérante la « possibilité de l’écofascisme ».