Utiliser la science-fiction pour déployer des imaginaires de lutte et de révolution : les œuvres d’Octavia Butler et de Patrick Dewdney, une pionnière de la science-fiction nourrie d’imaginaires africains et un auteur de fantasy, allient réussite littéraire et ambition politique.
Anthropologue influent et spécialiste de l’histoire des peuples qui ont vécu sans État et même contre lui, l’universitaire laisse une œuvre précieuse sur les mille formes de résistance au pouvoir.
Entre juin 1928 et décembre 1929, le jeune Orwell a subsisté à Paris. Il en tira un récit remarquable : « Dans la dèche à Paris et à Londres ». Faute de documents, on n’en savait guère plus. Jusqu’à l’enquête menée quatre ans durant par Ducan Roberts, dans les archives et in situ.
Dans « Chiennes de garde », la Mexicaine Dahlia de la Cerda écrit sur les violences subies par les femmes de son pays, en puisant dans l’énergie des musiques populaires. Cette activiste féministe revient aussi, dans un entretien à Mediapart, sur la victoire de Claudia Sheinbaum, première femme élue à la tête du Mexique.
Fatima Ouassak se lance sur le terrain du roman après deux essais. Le récit national y rencontre son refoulé, celui de la communauté d’ouvriers maghrébins de la « rue du Passage » dont la mémoire navigue d’une rive à l’autre.
Un témoignage, écrit dans son exil américain par le poète Tahir Hamut Izgil, expose le processus d’asphyxie des Ouïghours de la province occidentale du Xinjiang, en Chine. Une lente mais implacable mise au pas, qui s’apparente au génocide.
Notre podcast culturel débat de « L’Imposture », de Zadie Smith, du livre de Geoff Dyer « Les Derniers Jours de Roger Federer » et de « Disparition inquiétante d’une femme de 56 ans », d’Anne Plantagenet.
Le fondateur des éditions La Fabrique est mort jeudi 6 juin. L’ancien chirurgien reconverti en éditeur et écrivain aura accompagné de son sourire et de son tranchant nombre des combats de la gauche.
Avec son roman « Terrasses », l’écrivain rend hommage aux victimes et aux survivants des attentats parisiens du 13 novembre 2015. Sa mise en scène par Denis Marleau, avec la scénographe Stéphanie Jasmin, est un événement dont on ne sort pas indemne.
Avec « La Malédiction de la muscade », le romancier d’origine indienne Amitav Ghosh, engagé dans la lutte contre les dérèglements climatiques, propose un récit-essai original. Ethnologue de formation, il combine rigueur scientifique et talent de conteur.
Le chercheur Seth Holmes a vécu la vie des travailleurs et travailleuses agricoles mexicains émigrés aux États-Unis pour remonter aux fondements de ce que l’on trouve dans nos assiettes.
Philippe Lejeune, né en 1938, pionnier des études sur l’autobiographie, s’est plongé dans un récit sur la Grande Guerre d’André Pézard (1893-1984), salué à sa sortie en 1918. Il en ressort une enquête formidable, à la fois savante, généreuse et bouleversante.
Après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis en 1865, un puissant système raciste s’est employé pendant des décennies à dominer, reléguer et tuer les Noirs. C’est l’ère « Jim Crow ». De cette période, le sociologue Loïc Wacquant élabore un modèle sociologique pour penser la domination raciale.
Deux chercheuses, Laélia Véron et Karine Abiven, se penchent sur les récits de transfuges de classe français pour comprendre le succès de ces textes, mais montrer aussi leurs paradoxes et contradictions. Une passionnante analyse littéraire aux conséquences politiques.
L’écrivaine Tassadit Imache revient sur la réception de ses livres à l’occasion de la republication d’« Une fille sans histoire ». Elle a dû affronter une mise à l’écart pour avoir, dans notre pays englué dans un imaginaire colonial, élargi le roman à sa dimension franco-algérienne.
« L’esprit critique » remet sur le feu la question des pouvoirs et des impuissances de la littérature, à l’occasion de la parution de l’ouvrage du chercheur Florent Coste, « L’Ordinaire de la littérature. Que peut (encore) la théorie littéraire ? »