Telles des ardoises magiques, les livres de l’écrivaine allemande font disparaître et réapparaître des choses et des êtres. Dans son nouveau livre traduit en français, « Le bleu ne te va pas », Judith Schalansky brave la vraisemblance pour suivre au bord de la mer l’image rémanente d’un matelot.
Cécile Dutheil de la Rochère (En Attendant Nadeau)
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IlIl y a un an, peut-être deux, nous avions rendu compte d’un objet-livre difficile à identifier et à oublier, intitulé Inventaire de choses perdues. Il émanait du fol esprit de Judith Schalansky, née en 1980 à Greifswald, dans l’ancienne Allemagne de l’Est. Son nouvel ouvrage, Le bleu ne te va pas, porte aussi sa signature, mais il a été écrit et publié avant, même s’il a été traduit en français après. Ainsi va la vie des échanges et de l’édition, mais qu’importe, car s’il y a une chose dont Judith Schalansky sait effacer les frontières, c’est le temps. Telles des ardoises magiques, ses livres font disparaître et réapparaître des choses et des êtres. Ils troublent, déstabilisent et enchantent qui est prêt à se laisser ravir.