Les G-20 en série depuis 2008 n'ont débouché, au-delà des promesses fracassantes, sur rien de concret en matière de régulation financière. Mais ce forum des économies les plus riches et/ou dynamiques de la planète est parvenu à s'imposer, a minima, pour gérer au quotidien les aléas de la crise, à très court terme. A Londres (avril 2009), il s'agissait de mieux «coordonner les relances». A Pittsburgh (septembre 2009), l'heure était à la définition des «stratégies de sorties de crise».
Stupeur parmi les observateurs: à deux jours du G-20 canadien, les chefs d'Etat semblent profondément divisés sur le volet «conjoncturel» des choses. Le spectre de l'échec rode, du côté de Toronto. D'un côté, le président des Etats-Unis Barack Obama veut tout faire pour «sauvegarder et renforcer la reprise», comme il l'a expliqué dans sa lettre aux membres du G-20 (à télécharger ici) datée du 18 juin. De l'autre, une Europe emmenée par la chancelière allemande Angela Merkel qui, effrayée par les errements grecs, ne jure plus que par l'austérité, au risque d'étouffer la reprise.
Dans une tribune publiée le 23 juin dans le Wall Street Journal, la garde rapprochée d'Obama, Timothy Geithner et Lawrence Summers, est montée au créneau: «Nous devons nous montrer déterminés à réduire les déficits de long terme, mais pas au prix de la croissance à court terme». La Réserve fédérale s'en est également inquiétée mercredi, à mots couverts, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire: «La conjoncture financière est devenue moins favorable à la croissance, ce qui reflète largement l'évolution de la situation à l'étranger.»
Au G-20, Barack Obama s'inquiète des plans d'austérité européens
Et si les chefs d'Etat n'arrivaient même pas à se mettre d'accord? A la veille du sommet canadien, les positions semblent irréconciliables. Au cœur des désaccords transatlantiques, le plan d'austérité allemand quand Barack Obama veut tout faire pour «sauvegarder et renforcer la reprise».
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