Le débat sur l'islamophobie s'impose au cœur de la rentrée des essais
Alors que Manuel Valls récuse l'usage du terme, l'islamophobie s'impose comme un sujet de débat en cette rentrée 2013. Une dizaine de livres paraissent ces jours-ci, dont ceux des sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, de l’historien des religions Kamel Meziti et de la philosophe Martha Nussbaum. Ces ouvrages donnent à voir, chacun à sa manière, les transformations du racisme anti-musulman en France.
ManuelManuel Valls ne veut pas entendre parler d’islamophobie, comme il l’a assené fin juillet dans un entretien au Nouvel Observateur (titré « L'islamophobie est le cheval de Troie des salafistes ») dans le sillage des violences urbaines à Trappes dans les Yvelines. En cette rentrée 2013, il doit se boucher les oreilles car le sujet s’impose comme incontournable dans la production en sciences sociales et, ce faisant, dans l’espace public. Près d’une dizaine de livres concernent ce sujet à l’origine de dissensions jusqu’au sein du gouvernement. Parce qu’elle bouscule les catégories figées, parce qu’elle oblige à repenser les contours de la laïcité, de l’identité, du racisme, de la liberté d’expression et de la place accordée par la France aux immigrés post-coloniaux, l’islamophobie est l’un de ces enjeux qui fâchent, qui cristallisent les désaccords, qui agacent, qui suscitent l’incompréhension, qui figent les oppositions, au-delà des clivages entre la droite et la gauche.