Le président de la République a lancé ce jeudi matin les états généraux de la presse écrite qui pendant deux mois vont se pencher sur l'état de ce secteur. Un discours habile, mais qui cache une vraie stratégie: en finir avec les lois empêchant la concentration des titres. Et une phobie: Internet.
IlIl suffisait de regarder la grande salle du rez-de-chaussée de l'Elysée, au moment où Nicolas Sarkozy s'est installé au pupitre de ces états généraux de la presse écrite. Trois cents personnes, peut-être plus, puisque les huissiers ne cessaient d'ajouter les chaises et quasiment que des hommes dans la force de l'âge, plus des deux tiers du même genre, masculin, chenus, une marée de costumes gris anthracite et de cravates interchangeables. Et l'on avait en raccourci l'idée de la crise. La crise de l'offre. Une presse uniformisée, formatée, une presse de gestionnaire, concentrée, vieille, venue avec un bel ensemble écouter le Président leur faire la leçon. Et quelle leçon ! Parce que l'un des points saillants de ce discours présidentiel restera la critique en règle de l'attitude des éditeurs tout le temps que dure cette crise.