Série Épisode 4 Fillon: retour sur une très longue carrière

Fillon deux ans après: une froide revanche enfin prise sur Sarkozy

Deux ans à Matignon et le temps de l'humiliation est fini. La crise sévit, le pays gronde, les problèmes assaillent le couple exécutif et lui, le premier ministre, ne s'est jamais mieux porté politiquement. Comme si, dans le tandem qu'il forme avec Nicolas Sarkozy, le président de la République s'affaiblirait tandis que lui se requinquerait au fur et à mesure qu'il affirme son identité. Foin du bling-bling, le vrai homme de droite, c'est lui. Effacé mais convaincu. Endurant mais pas résigné. Et si François Fillon existait vraiment? Enquête de Mediapart, en quatre volets, sur un des mystères de la politique française.

Gérard Desportes et Marine Turchi

Il prétend le contraire mais pendant longtemps – jusqu'à la fin de l'été 2008 et le début de la crise – François Fillon a pu croire que le «bizutage» (dixit son conseiller politique Jean de Boishue) auquel l'a soumis le chef de l'Etat était au mieux le préalable à un limogeage, au pire la manifestation d'une épreuve que ce pénitent du sarkozysme a endurée avec une abnégation de chrétien. Sa capacité à encaisser les coups aurait bluffé un Benny Briscoe (poids moyen) ou un Gratien Tonna (même catégorie), son aptitude à avaler des couleuvres ravi un gourmet du Sichuan. Jamais sous la Ve République, un premier ministre n'aura subi autant de coups bas et d'humiliation publique de la part du président.

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