Prostitution: l'abrogation du racolage passif attendra
Les sénateurs écologistes retirent leur loi sur l'abrogation de ce symbole des années Sarkozy. Le temps pour la majorité de se mettre d'accord sur la prostitution.
C'estC'est l'un des emblèmes de la politique de la droite. François Hollande s'était engagé pendant la campagne à le supprimer. Mais le délit de racolage passif, instauré en 2003 et qui punit de deux mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende le fait pour les prostitué(e)s de se livrer au racolage des clients sur la voie publique, ne sera pas abrogé dans l'immédiat. Les sénateurs écologistes avaient déposé début octobre une proposition de loi pour faire disparaître le «racolage public» du Code pénal. «Cette disposition n'a pas rempli ses objectifs en matière de lutte contre les réseaux et a eu pour principal effet d'aggraver la situation de précarité et de stigmatisation des travailleuses et travailleurs du sexe, écrivent-ils dans l'exposé des motifs. (Elle) a été utilisée en grande partie pour arrêter des ressortissant(e)s étranger(e)s en situation irrégulière en vue de les reconduire à la frontière. Enfin, l'absence de définition précise du racolage passif permettant l'arrestation de toute personne sur la seule base de la tenue vestimentaire ou de la représentation que les forces de l'ordre peuvent se faire des travailleuses et travailleurs du sexe, favorise la stigmatisation et aboutit à des arrestations basées sur le faciès, n'importe quelle femme pouvant, dans l'absolu, être arrêtée sur ce motif.»