Procès Clearstream: la parole des victimes «oubliées»
Si les haines recuites et les coups bas sont la marque de l'affaire Clearstream, l'audience du 28 septembre a montré qu'elle ne se limite pas à un face-à-face Sarkozy-de Villepin. Cette quatrième journée du procès a donné la parole à d'«autres» parties civiles, Pierre Pasqua ou Edwy Plenel, loin de cet affrontement politique au sommet. Elle a aussi donné un aperçu de la violence des méthodes utilisées dans les milieux français de l'aéronautique et de l'armement, dont les dirigeants sont les premiers noms à être apparus dans les faux listings.
CeCe 28 septembre, Alain Gomez, l'ex-patron de la société d'armement Thomson-CSF, est venu dire sa «conviction absolue» au procès de l'affaire Clearstream: Jean-Louis Gergorin, l'ex-vice-président du géant de l'aéronautique EADS, fidèle parmi les fidèles de Jean-Luc Lagardère, se trouve «à l'origine des dénonciations» contenues dans les faux listings du dossier. Alain Gomez, dont le nom figure dans tous les faux documents informatiques diffusés à partir de septembre 2003, a été l'un des premiers à s'être constitué partie civile. A l'appui de sa conviction, l'industriel a livré sa version de la «guerre industrielle» qui a opposé, dans la décennie 1990, le groupe Lagardère à Thomson-CSF (devenu Thalès).