Mediapart révèle les derniers développements judiciaires qui ont permis de mettre un terme à l’affaire Sarkozy-Kadhafi, après neuf ans d’enquête. Les mis en examen sont désormais dans l’attente d’un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris.
Homme de l’ombre de Nicolas Sarkozy depuis les années 1980, l’affairiste Thierry Gaubert avait laissé des traces explosives sur la Libye dans ses ordinateurs. Les preuves dormaient depuis onze ans dans les armoires de la police. Elles viennent de parler.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article de Fabrice Arfi et Karl Laske, Financements libyens : des mails prouvent les mensonges de Sarkozy sur Gaubert, publié sur Mediapart le 14 novembre 2020.
C’est tout un pan de la défense de l’ex-président qui s’effondre. Une série de mails, dont Mediapart a pris connaissance, démontre que Nicolas Sarkozy a menti concernant la réalité de sa relation avec son homme de l’ombre Thierry Gaubert, qui a perçu en 2006 sur un compte offshore un demi-million d’euros du régime Kadhafi avant d’en retirer une partie en espèces en France.
Dans une interview accordée à Paris Match et BFM-TV, l’homme d’affaires, ruiné et en cavale après sa condamnation dans l’affaire Karachi, assure qu’il n’y a « pas eu de financement libyen de la campagne présidentielle » en 2007, mais il maintient avoir remis des fonds à Claude Guéant. « La vérité est en chemin », s’est immédiatement félicité l’ancien président, qui traitait il y a encore quelques jours Takieddine de « crétin patenté » et de « menteur ».
Proche de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux, l’homme d’affaires Thierry Gaubert avait perçu en février 2006, sur un compte secret aux Bahamas, un demi-million d’euros du régime Kadhafi via une société de Ziad Takieddine.
Récemment obtenus par les juges de l’affaire Sarkozy-Kadhafi, les agendas ministériels de Brice Hortefeux mettent au jour plusieurs faits majeurs pour l’enquête, qu’il s’agisse de son implication dans le financement de la campagne de 2007 ou des relations de Nicolas Sarkozy avec Thierry Gaubert, un intime du clan qui avait perçu en 2006 de l’argent libyen via l’intermédiaire Ziad Takieddine.
Selon de nouveaux documents obtenus par Mediapart, Thierry Gaubert ne pouvait ignorer que derrière les 440 000 euros d’argent libyen, perçus le 8 février 2006 sur un compte secret aux Bahamas, se cachait l’intermédiaire Ziad Takieddine. Lors de l’enquête, l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy avait prétendu ne pas se souvenir de la provenance de l’argent. Il doit répondre aujourd’hui aux questions du tribunal correctionnel de Paris.
Entendu le 20 mars sous le statut de « suspect libre », l’ancien ministre de l’intérieur s’est retrouvé confronté par les enquêteurs de l’Office anticorruption de la police judiciaire à des éléments circonstanciés qui ont fragilisé sa défense, selon le compte-rendu de ses auditions. Quitte à contredire Nicolas Sarkozy.
Mediapart révèle le contenu des auditions de Nicolas Sarkozy face aux policiers lors de sa garde à vue, les 20 et 21 mars. Nous dévoilons aussi l'ensemble de ses déclarations devant les trois juges qui l'ont mis en examen. L'ex-président y apparaît acculé, se défaussant sur ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux.
Aujourd'hui, Arnaud Romain lit l'article de Fabrice Arfi : Le fisc réclame 21 millions d’euros à Ziad Takieddine, publié le 26 octobre 2015 sur Mediapart.
Après des décennies de protection politique, l’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage clé de l’affaire Karachi ou de celle des financements libyens, se voit désormais réclamer par l’administration fiscale la somme record de 21 millions d’euros d’arriérés d’impôts.
L’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage clé du volet financier de l’affaire Karachi ou de celle des financements libyens de Nicolas Sarkozy, doit à ce jour 12 084 232 euros au Trésor public, selon des documents obtenus par Mediapart. Le fisc a établi pour la seule année 2007 la valeur du patrimoine de Ziad Takieddine à 59,3 millions d’euros. Mais rien ne fut jamais déclaré, grâce à de complexes montages offshore.
Mediapart rend public le contenu d’écoutes téléphoniques de Brice Hortefeux dans l’affaire des financements libyens. Le patron de la police judiciaire parisienne y explique à l’ancien ministre comment se « préparer » à une audition par les juges, en lui signalant des questions qui lui seraient posées et en lui soufflant les documents qu’il devra apporter pour assurer ses arrières.
Le juge Renaud Van Ruymbeke a accumulé les preuves sur les liens de l’ancien président de la République et de son clan avec Ziad Takieddine. Mis en cause en tant que ministre du budget pour avoir validé les pots-de-vin du gouvernement Balladur, Nicolas Sarkozy est au cœur de l’enquête visant le marchand d’armes. Les investigations pourraient désormais s’étendre aux financements libyens de sa campagne de 2007.