Penser la crise: leçons de choses et volte-face politiques
Les historiens Pascal Ory et Michel Pigenet analysent les traductions nationales des crises internationales : boulangisme, fascismes, ou temps présent marqué par ce qu'il est convenu d'appeler, faute de mieux, “populisme”. Tentative définitionnelle des ébranlements, angoisses, incertitudes, soubresauts et flambées depuis 125 ans...
AprèsAprès avoir stigmatisé les unes du Nouvel Observateur et du Point, qui instrumentalisèrent l'histoire l'espace de titres empoignants (« C'était les années 30... » et « Sommes-nous en 1789 ? »), revenons sur le comparatisme. L'exercice est délicat. Il faut soupeser au lieu de foncer. Réfléchir plutôt que de plaquer. D'où cette séance organisée avec notre partenaire habituel depuis trois ans, le CHS (Centre d'histoire sociale du XXe siècle). Deux universitaires, Pascal Ory et Michel Pigenet, ont accepté d'approfondir, à partir des années 1930 (le péril fasciste) et des années 1880 – plus précisément la menace “boulangiste” (du nom du général Boulanger, dont l'aventure se termina en 1891 avec le suicide de ce césar défectueux sur la tombe de sa maîtresse, après qu'il eut fait trembler la IIIe République en agitant le mot d'ordre : « Dissolution, Révision, Constituante »).