Livres

« Netherland », un magnifique roman post 9/11 post colonial

Assurément l'un des 9/11 novels les plus réussis, Netherland donne à voir un New York désemparé et surtout aux antipodes des clichés, à travers la micro communauté des joueurs de cricket de la ville. Avec ce roman classique, qui doit autant à Fitzgerald qu'à V. S. Naipaul, Joseph O'Neill a connu un grand succès outre-atlantique où même Obama a adoré.

Sylvain Bourmeau

Joseph O'Neill aurait aussi pu titrer son livre The Ashes, du nom du plus célèbre tournoi de cricket, opposant tous les deux ans depuis 1882 l'équipe d'Australie à celle d'Angleterre. Car ce roman, Netherland, où le cricket apparaît comme le symbole de la civilisation et du multi-culturalisme, fut bel et bien écrit sur des cendres - celles encore chaudes du 11 septembre. Comme les meilleurs 9/11 novels, ceux de Jay McInerney ou de Don DeLillo, il s'intéresse davantage aux effets du choc sur les trajectoires individuelles et collectives qu'à l'événement lui-même. En l'occurrence, affaire banale, c'est un couple qui se brise dans une sorte de dommage vaguement collatéral: il ne survit pas au déménagement de TriBeCa, au pied des tours, jusqu'au toujours bohème Chelsea Hotel. Se retrouvant seul à New York, Hans le néerlandais, se prend de passion pour le cricket à New York, un micro milieu à dominante caribéenne.

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