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L'apologie polémique de Breivik par Richard Millet

L'écrivain français, membre du comité de lecture de Gallimard, a créé la polémique avec la sortie d'un texte nommé Eloge littéraire d'Anders Breivik.

La rédaction de Mediapart

Jusque-là inconnu en Norvège, Richard Millet s'est fait connaître dans le pays fin août, après la publication d'un texte provocateur : Éloge littéraire d'Anders Breivik. Il est éditeur chez Gallimard depuis plusieurs années et auteur d'une cinquantaine de romans et d'essais. Si dans le texte qu'il consacre à Breivik, jugé coupable du massacre de 77 personnes le 22 juillet 2011, il réprouve son geste, il n'hésite pas à parler de « perfection formelle » du crime et de sa dimension « littéraire ». Dans un article du Monde qui rend compte de l'ouvrage, la journaliste explique que Millet verrait Breivik comme « la pointe avancée du désespoir européen, face à une perte généralisée d'identité nationale et culturelle ». Breivik n'est pas fou selon Millet, il est le « signe désespéré, et désespérant, de la sous-estimation par l'Europe des ravages du multiculturalisme ». Ses actes sont « au mieux une manifestation dérisoire de l'instinct de survie civilisationnel ». « Dans cette décadence, Breivik est sans doute ce que méritait la Norvège, et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s'aveugler pour mieux se renier », finit-il par écrire. Gallimard est embarrassé par l'auteur, qui a pourtant révélé de futurs prix littéraires pour la maison d'édition, mais dont, selon Le Monde, « la dérive idéologique s'aggrave de livre en livre ». Sur 18 pages, le polémiste continue d'« esthétiser la violence », travail qu'il a entrepris depuis plusieurs années. Dans Opprobre notamment, paru chez Gallimard en 2008, Millet écrivait déjà avec « rage la litanie de ses haines », qui mènerait à l'effondrement de l'Europe où, selon lui, « une guerre civile est en cours ».

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