Économie et social

De financière, la crise devient celle des Etats

La fièvre a repris sur les marchés, brusquement alarmés par l'état des finances publiques des pays européens. Après la Grèce, le Portugal et l'Espagne sont pris pour cible. Les investisseurs tentent d'obtenir des plans rapides de remise en ordre. L'euro est confronté à une épreuve majeure. Mais l'Europe semble bien désarmée pour y répondre.

Martine Orange

En quelques jours, l'euphorie a fait place à la fièvre sur les marchés. Ce n'est pas la panique comme en septembre 2008, après la chute de Lehman Brothers aux Etats-Unis, mais c'est une tension croissante. Actions, matières premières, monnaies et – ce qui est nouveau – bons du Trésor et obligations, tout est pris dans la tourmente. En trois jours, le Cac 40 a perdu près de 6% pour redescendre en dessous de 3.600 points. Le Dow Jones a perdu plus de 4% et est repassé symboliquement sous la barre des 10.000 points. Le Nikkei a suivi, perdant en une seule séance près de 3%, emmenant dans son sillage toutes les places asiatiques.
Mais c'est sur les marchés obligataires que la tension est la plus forte. Brusquement, tout ce qui ressemble à une dette devient tabou. Et c'est sur l'Union européenne que se concentre pour l'instant toutes les peurs. Grèce, Portugal, Espagne, Irlande, les PIGS comme les ont surnommés avec mépris et supériorité les marchés anglo-saxons, sont les premiers visés. Parce qu'ils sont les plus endettés, parce que leur économie est la plus fragile. Mais c'est toute l'Union européenne qui est touchée. L'euro se retrouve emporté dans la tourmente, tombant à 1,37 dollar, son plus bas niveau depuis neuf mois.

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