Alors que la France réduit ses dépenses dans tous les secteurs, le ministre des finances est prêt à dépenser 2,6 milliards d’euros supplémentaires pour recapitaliser la banque. Récit d’une faillite bancaire aux risques explosifs et portés par les seuls contribuables.
IlIl y a manifestement des milliards qui valent moins que d’autres. Tandis que l’État, la Cour des comptes, le patronat s’émeuvent du moindre dérapage des dépenses sociales, que les budgets pour la santé, l’éducation, la justice ou la défense sont réduits à la portion congrue, c’est sans difficulté apparente que les finances publiques signent pour voler au secours du système financier. Jeudi, le ministère des finances a ainsi annoncé que l’État français allait participer aux côtés de la Belgique à une nouvelle recapitalisation de Dexia, en faillite depuis 2008, à hauteur de 5,5 milliards d’euros. Les deux États se sont engagés à souscrire dès que possible à cette augmentation de capital réservée, sous forme d’actions préférentielles. Mais à ce stade, il n’est pas sûr que celles-ci soient assorties de droit de vote. Une question d’habitude dans les sauvetages bancaires.