Comment expulser des Roms

UnUn document interne à la commune de La Tronche, en Isère, que s'est procuré Rue89Lyon et que Streetpress reprend, met en évidence les méthodes de la police pour effectuer une « expulsion réussie de Roms ». Le document, intitulé Compte rendu journée du 26 juillet 2012 : expulsion du camp des Roms, fait la synthèse des réunions entre la préfecture de l’Isère, la municipalité, la police et les entreprises concernées par l’expulsion. Plusieurs points importants ressortent de ce compte rendu. Tout d'abord, contrôler la communication, faire en sorte qu'il y ait le moins d'images possibles. Il faut par conséquent faire face à la pression médiatique. « Lorsqu’on est arrivé, la rue était fermée, le directeur de cabinet du préfet nous a fait passer, mais nous n’avons pas eu accès au camp directement », a déclaré Faïza Garel de France-3 Alpes, à propos de l'évacuation de La Tronche. Fin juillet, quand le démantèlement a eu lieu, la circulaire du gouvernement sur l'obligation d'une solution d’hébergement n'était pas encore en place, et la mairie ne se gênait pas pour éviter tout relogement. « Il nous demande si la commune a prévu un hébergement pour les Roms qui seront expulsés du site. C. (membre du service urbanisme de la mairie de La Tronche –ndlr) explique que la commune ne dispose d’aucun terrain susceptible de les accueillir », a déclaré le directeur de cabinet du préfet. Une société de gardiennage a par ailleurs été engagée par la ville pour surveiller le terrain à peine évacué. La mairie a même prévu de prendre soin de ses policiers en mettant à leur disposition deux tentes pour faire face à d'éventuels aléas climatiques lors de l'évacuation du campement.