France Reportage

Au lycée-cagnotte, le bâton sans la carotte...

Contre les violences et les suppressions de postes, les enseignants de l'académie de Créteil se mettent tour à tour en grève. Une académie, où, depuis la rentrée, le dispositif «classe-cagnotte» a été mis en place. Elu pour tester cette expérimentation, le lycée Alfred-Costes de Bobigny connaît lui aussi la grogne. Des professeurs y dénoncent leurs conditions de travail et le management du proviseur.

Jihane Bergaoui

La colère couvait, aujourd'hui la mobilisation des enseignants s'accentue. En particulier dans l'académie de Créteil, où 56 lycées étaient en grève ce jeudi. Un mécontentement parti du lycée Adolphe-Chérioux à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, où un adolescent de 14 ans s'est fait agresser dans l'enceinte du lycée par des jeunes venus de l'extérieur. En grève depuis une semaine, les professeurs réclament le doublement en effectif de surveillants – actuellement au nombre de 11 pour 1500 élèves. Face au danger, ils brandissent leur «droit de retrait». Déjà fragilisés par les suppressions de postes –16.000 cette année – et les réformes insatisfaisantes, le corps enseignant proteste ainsi contre la dégradation des conditions de sécurité.
Mais à la rentrée, une autre mesure phare avait également provoqué une polémique: la «classe-cagnotte». Ce dispositif, mis en place dans cette même académie de Créteil, à l'initiative de Martin Hirsch, haut-commissaire à la jeunesse, alloue 2000 euros à six classes de lycées professionnels. Si l'assiduité aux cours est respectée, ce capital peut grimper jusqu'à 10.000 euros en fin d'année et servir à financer un projet pédagogique. Faire entrer de l'argent dans l'enceinte du lycée? L'idée n'avait pas séduit tout le monde et l'expérimentation se fait donc à petite échelle.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter