La majorité des universités a fait le saut de l'autonomie
Sur les 83 universités françaises, 51 disposent désormais de l'intégralité de leur budget et de nouvelles compétences notamment en terme de gestion de la masse salariale. Les présidents d'université se félicitent de ces marges de manœuvre tandis que les syndicats s'inquiètent d'une vision «plus managériale» que «politique et démocratique». Témoignages à Aix-Marseille II, passée à l'autonomie dans la première vague de janvier 2009, et Metz.
Le 1er janvier 2010, 33 nouvelles universités ont choisi de passer à l'autonomie. Sur les 83 universités françaises, 51 disposent donc désormais des nouvelles compétences budgétaires et de gestion prévues par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) d'août 2007. «Le point le plus important est que nous disposons désormais de la masse salariale, ce qui nous permet de dégager des marges de manœuvre et de pouvoir créer une véritable politique d'établissement», se réjouit Yvon Berland, président de l'Université de la Méditerranée (Aix-Marseille II), passée à l'autonomie dès janvier 2009. Par exemple lorsqu'un professeur de classe exceptionnel, partant à la retraite, est remplacé par un jeune maître de conférences, le différentiel de traitement, autrefois conservé par l'Etat, revient désormais à l'université. L'université de la Méditerranée a mis à profit ces marges pour soigner son personnel: augmentation des fonds sociaux, de la formation continue et une politique d'intéressement pour les personnels (administratifs et enseignants) les plus performants.