Selon la Constitution, il aurait pu exercer l'intérim présidentiel. Jean-Pierre Bel, proche de François Hollande, présidait le Sénat depuis l'automne 2011. Il va le quitter dans quelques jours, alors que le Sénat devrait basculer à droite ce dimanche. Il ne laissera pas un souvenir impérissable. Pas plus que ces trois ans de majorité de gauche dans la Haute Assemblée.
JeanJean-Pierre Bel est président socialiste du Sénat, et ça fait trois ans que cela dure. Qui le sait ? Bel, ami de Hollande, est un président inconnu. « Je n'ai pas pour habitude de tirer sur l'ambulance », répond, féroce, le sénateur PS François Patriat, quand on lui demande de dresser le bilan. Dimanche 28 septembre, Bel ne sera plus sénateur. Ce jour-là, 178 sièges (la moitié) seront renouvelés. La gauche va perdre la Haute Assemblée, qu'elle a remportée sur le fil voilà trois ans. Une nouvelle défaite pour la majorité, après huit législatives partielles perdues, des municipales et des européennes cataclysmiques. Avant même l'élection, les cadors de la droite ont, paraît-il, commencé à se répartir les bureaux du somptueux Palais du Luxembourg. Ils les connaissent si bien… À la fin des années 1990, Lionel Jospin s'en prenait au Sénat, cette « anomalie démocratique » sur-représentant le monde rural que la gauche n'arrivait jamais à conquérir. Depuis trois ans, la gauche gouvernait le Sénat. Mais personne, ou presque, ne s'en est aperçu.