AQMI craint moins la mort de Ben Laden que les révoltes arabes
La France a érigé le groupe terroriste adoubé par Al-Qaïda en cible principale. Mais la réponse, essentiellement militaire de Paris, aura moins d'impact que la chute de Ben Ali.
C'étaitC'était il y a six mois, dans les derniers jours du mois d'octobre 2010. Oussama Ben Laden faisait parvenir à la chaîne de télévision Al Jazira un de ses rares messages enregistrés, qui représentaient depuis neuf ans son seul moyen de communication publique. Il ne le savait pas encore, mais cela serait le dernier avant sa mort, survenue le 1er mai 2011 lors de l'assaut de sa villa pakistanaise par les forces spéciales américaines. De sa voix un peu lancinante et monocorde, le chef terroriste s'en prenait nommément à la France, accusée de tuer des musulmans, de soutenir les Américains en Afghanistan et ailleurs, et de procéder au pillage des ressources en Afrique du Nord et de l'Ouest. Il justifiait également l'enlèvement des cinq employés français d'Areva au Niger. Cet ultime message, c'était un peu celui du grand patron avalisant la rhétorique et les actions de sa filiale, en l'occurrence Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).