Une manifestation interdite a été violemment réprimée à Tunis, dans la matinée du 9 avril, faisant des dizaines de blessés.
Quelques centaines de personnes s'étaient rassemblées sur l'avenue Bourguiba, interdite aux rassemblements depuis les incidents provoqués par une manifestation d'islamistes le 28 mars dernier. Cette interdiction de défiler sur l'artère symbolique des manifestations, à l'origine du départ de Ben Ali, a servi de prétexte à son violent dispersement, comme l'affirme le porte-parole du ministère de l'intérieur à la radio Mosaïque.
La manifestation a rapidement été interrompue par les forces de l'ordre, qui, selon les témoignages, ont fait usage de tir nourris de gaz lacrymogènes, se sont livrées à de violents matraquages et arrestations.
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les manifestants à affirmer que les journalistes et blogueurs ont été les cibles privilégiées des assauts policiers. La présidente de l'association des blogueurs tunisiens, Fatma Riah, a dû être hospitalisée. La correspondante du Point, la rédactrice en chef du site tunisien Kapitalis ont été tabassées. Des députés de l'assemblée nationale constituante ont connu le même sort. Jawhar Ben Mbarek, leader du mouvement Doustourna (notre constitution), a été roué de coups puis arrêté. Toujours selon les manifestants, appareils photo et caméras ont été systématiquement confisqués.
Les manifestants commémoraient la journée des martyrs tunisiens, en souvenir de la répression sanglante par les forces françaises d'une manifestation à Tunis le 9 avril 1938.
International — Dépêche
Tunis : manifestation violemment réprimée, journalistes tabassés
Une manifestation interdite a été violemment réprimée à Tunis, dans la matinée du 9 avril, faisant des dizaines de blessés.