La crise des réfugiés n'est pas qu'une tragédie humanitaire. Elle est un événement politique mondial. Tétanisés, sous la pression de l'extrême droite, le pouvoir et les responsables politiques sont en train d'abaisser la France, en oubliant ses valeurs, ses devoirs et ses idéaux. Au risque d'une marginalisation croissante sur la scène européenne et mondiale.
L'heure est donc à la compassion. Aux regards éplorés portés sur le sort des réfugiés. Les images diffusées en boucle sur les chaînes d'information, les reportages, la soudaine mobilisation médiatique et le réveil des opinions publiques contraignent nos responsables politiques à l'exercice. Oui, avec des mois de retard, les voilà qui disent leur émotion, acceptent ce qu'ils refusaient farouchement à l'entrée de l'été (des quotas européens d'accueil, par exemple). Compassion donc. Pas trop tout de même, tant le diptyque énoncé et répété par l'Élysée et Matignon – « humanité et fermeté » – a rempli sa mission première : empêcher de penser, refuser toute politique nouvelle à la hauteur d'une crise qui est l'une des plus graves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.