Un an tout juste après son investiture, le président issu des Frères musulmans est contesté comme jamais. Les manifestations se multiplient, qui ont causé la mort de trois personnes vendredi. Difficultés économiques, défiance des salafistes comme de l'oppostion, réforme de l'État dans l'impasse : Morsi a-t-il encore les cartes en main ?
C’estC’est l’histoire d’une faillite politique, d’un échec retentissant qui menace la construction démocratique en Égypte. Populaire à son investiture le 30 juin 2012, le président égyptien a dilapidé son capital en moins d’une année, jusqu’à réunir 22 millions de signatures pour sa destitution. C’est en tout cas ce que prétend le collectif Tamarrod (“rébellion” en arabe), créé en avril 2013, qui a lancé un appel à manifester pour le 30 juin. Dimanche, ils seront plusieurs dizaines de milliers à défiler contre le président, sa politique autoritaire et le texte de la future Constitution. « C’est une seconde révolution», ose Ahmed Saïd, l’un des dirigeants du Front de salut national, la principale coalition d’opposition.