Roberto Saviano, le journaliste italien auteur de Gomorra, explique dans le journal La Repubblica que la crise ne fait pas que des malheureux. Les mafias en profitent même pleinement.
« Les« Les capitaux mafieux ne résultent pas seulement de la crise économique mondiale, ils sont aussi et surtout la cause de cette crise, parce qu’ils sont présents dans les flux économiques depuis ses origines. » C'est en évoquant la présence intrinsèque de la mafia dans les flux d'argent au niveau mondial que Roberto Saviano, le journaliste italien auteur de Gomorra, s'attaque de nouveau aux réseaux illégaux. Saviano évoque dans un article de la Repubblica repris par Slate, l'implantation de ces réseaux dans l'économie mondiale. « C’est advenu dans la seconde moitié de 2008, quand le manque de liquidité est devenu le problème principal du système bancaire (…) seules les organisations criminelles semblaient avoir d’énormes sommes d’argent constantes à investir, à blanchir. » Le journaliste s'appuie sur de nombreux exemples comme le cas de HSBC, sanctionné pour n'avoir pas surveillé les « blanchiments d'argent sale, en effectuant des transactions suspectes au profit des cartels de la drogue mexicains ». Ou encore la reprise d'une enquête colombienne montrant comment l’argent du narcotrafic colombien est blanchi grâce aux banques américaines et européennes. Pour Saviano, l'infiltration des mafias dans l'économie internationale n'est pas finie car, selon lui, « au moment de la reprise économique, les capitaux criminels détermineront les politiques financières des banques sauvées grâce aux capitaux criminels ».
