Terrorisme Lien

Le juge Trévidic: « La religion n'est pas le moteur du djihad »

Le magistrat antiterroriste estime que la religion n'est pas le principal motif de passage à l'acte des djihadistes. Selon lui, 90 % agissent pour des motifs personnels, pour en découdre, se venger, ou parce qu'ils ne trouvent pas leur place dans la société.

La rédaction de Mediapart

À l'heure où les attentats ravivent l'amalgame entre islam et terrorisme, voilà une interview bienvenue. Surtout dans la bouche du plus célèbre magistrat antiterroriste de France. « La religion n'est pas le moteur du djihad », lance le juge Marc Trévidic dans le quotidien régional Le Télégramme. Tout en jugeant la situation « pire qu'il y a dix ans », le magistrat livre une analyse à contre-courant : « Ceux qui partent faire le jihad agissent ainsi à 90 % pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l'aventure, pour se venger, parce qu'ils ne trouvent pas leur place dans la société... Et à 10 % seulement pour des convictions religieuses : l'islam radical. La religion n'est pas le moteur de ce mouvement et c'est ce qui en fait sa force. C'est pour cette même raison que placer la déradicalisation sous ce seul filtre ne pourra pas fonctionner. » Alors qu'il s'apprête à changer de poste après quinze ans au pôle antiterroriste, Trévidic plaide aussi pour que le renseignement soit « au service du judiciaire, pas l'inverse ».

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter