French 'fake news' firm was hired to report on Bulgarian anti-corruption journalist

Appendices

Réponse du 9 août d’Arnaud Dassier, dirigeant d’Avisa Partners, à nos questions :

Après recherche interne, il apparaît que fin avril 2020, une agence de relations presse nous a sollicité dans l’objectif de découvrir qui se cachait derrière les attaques dont son client avait fait l’objet. Cette demande a été retranscrite à l’écrit et transférée à une équipe de consultants d’Avisa Partners. Pour contextualiser ce besoin, un consultant senior de notre filiale CEIS a consolidé une note d’analyse interne, basée sur des éléments connus, que ces éléments aient été publiés en ligne, transmis par le prospect ou qu’ils aient été obtenus en consultant des bases de données économiques et juridiques internationales, ouvertes à tous. Cette note de type due diligence Sapin 2, conçue uniquement à partir de sources ouvertes, n’a pas été diffusée en dehors d’Avisa. Sur la base de cette note équilibrée, ni à charge ni à décharge, mais conclue par des éléments en faveur de M. Tchobanov, nous avons décidé de ne pas donner suite et donc de ne pas adresser de proposition commerciale. Il n’a donc pas été nécessaire de saisir le comité éthique d’Avisa Partners.

Nous avons donc bien “refusé d’enquêter sur M. Tchobanov” et n’avons donc porté atteinte au secret d’aucune source journalistique, pour reprendre vos propos.

Concernant un article publié en 2016 sur Mediapart auquel vous faites référence, nous ne comprenons pas ce qui vous fait penser que nous sommes derrière cet article.


Demande de précision de Mediapart le 16 août :

- Pouvez-vous nous préciser qui est le client ayant mandaté l’« agence de relations presse » en question ?

- À la lecture de votre réponse, nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi Avisa Partners a accepté de « contextualiser ce besoin », avec des éléments précis (y compris les contacts et financements de M. Tchobanov) alors qu’il s’agit d’un journaliste menacé pour ces activités, ce qui était déjà de notoriété publique à l’époque. Pouvez-vous être plus explicite sur le « besoin » en question et vos motivations ?

- En ce qui concerne le billet de 2016, il a été publié par un certain « André Jalon », le jour de son inscription (le 3 mars 2016). Ce compte « André Jalon » a ensuite été rebaptisé, à l’initiative de son utilisateur, en « Sniper de gauche » (notamment pour la diffusion de contenus contre Airbnb). Or, des analyses techniques montrent que ce compte est associé à plusieurs comptes utilisés dans Le Club de Mediapart pour le diffusion de billets rédigés par « Julien ». Contestez-vous formellement être lié à ce compte « André Jalon » - « Sniper de gauche » ?

Réponse complèmentaire d’Arnaud Dassier le 18 août :

Si vous avez eu connaissance de cette note interne, vous avez pu constater qu’elle était équilibrée, conclue d’ailleurs sur des éléments en faveur de M. Tchobanov, sur des sources ouvertes, et qu’en conclusion, elle nous a apporté une compréhension suffisamment complète de la situation pour ne pas donner suite à toute sollicitation commerciale liée à M. Tchobanov. Je suis donc surpris par votre insistance, dans la mesure où nos réponses ne souffrent d’aucune ambiguïté : nous n’avons pas donné suite sur ce dossier.

J’espère que vous saurez en tenir compte, faute de quoi votre insistance risquerait de paraitre comme un acharnement.

Par ailleurs, je vous confirme aussi que nous n’avons pas mené d’opération en 2016 sur ce sujet.

A ce sujet, vous n’avez pas répondu à nos premières questions. Pouvez-vous préciser sur quelles « données techniques » vous prétendez vous appuyer pour attribuer quoi que ce soit ? Vous avez déclaré dans une interview avoir procédé à des recoupements de données bancaires (bien que votre charte interdise aux journalistes de la rédaction l’accès à toute information de cet ordre, sans compter la question de la légalité d’une telle pratique, qui ne manquera pas d’être soulevée). Mais si tel est bien le cas malgré tout, il est facile de constater que les données en question ne correspondent pas aux données techniques ou bancaires d’Avisa Partners. 

Du coup, vos déclarations laissent à penser que vous confondez des identités techniques ou bancaires avec celles d’Avisa, alors qu’il est de notoriété publique que de nombreuses agences interviennent sur le Club. De plus, vous continuez à penser qu’Avisa est la seule agence à commander des contenus à des rédacteurs externes, et que le rédacteur en question ne travaillait que pour Avisa, ce qui est faux et démontrable. Bref, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de faire croire à vos lecteurs qu’Avisa serait derrière chaque blog du Club ou chaque article commandé à des rédacteurs qui travaillent avec d’autres agences : nous pourrions citer de nombreux comptes sur le Club, en ligne à cette heure, qui sont opérés par des agences concurrentes, sous pseudo, ou tout simplement par des tiers qui ont des intérêts à défendre sans que cela ait aucun lien avec nous.

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