French NGO 'Christians of the Orient' and its ties with the Assad regime

Appendices

Les principaux personnages de la galaxie SOS Chrétiens d’Orient en deux graphiques

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Illustration 2

Nous avons analysé les rapports sur les comptes annuels de SOS Chrétiens d'Orient de 2014 à 2018, certifiés par le commissaire aux comptes Actheos, et déposé sur les site du Journal officiel.

Entre 2014 et 2018, l’association a collecté 30 918 921 euros. L’écrasante majorité de son budget provient de dons. Trois parlementaires leurs ont accordé leur réserve parlementaire avant qu'elle ne soit supprimée en 2016.

L’association a par ailleurs créé un fonds de dotation, dont les comptes n’ont pas l’obligation légale d’être certifiés par un commissaire aux comptes. Établi en août 2018 à la même adresse parisienne que l’association, ce fonds est doté de 50 000 euros et est présidé, tout comme l’association, par Charles de Meyer. En septembre 2019, le rapport de ces comptes n’avait pas été déposé à la préfecture de Paris.

Durant ces quatre dernières années, 16,5 millions d'euros ont été consacrés « aux missions sociales réalisées à l'étranger ». Mais ces bilans sont très peu détaillés : aucun projet précis, ni pays d’intervention n’est indiqué. Nous avons identifié cinq particularités :

1. Absence de membres adhérents

L’absence de cotisations (qui pourraient assurer une base de revenu régulier à l’association) signifie que seuls les membres du conseil d’administration ont accès au bilan d'activité.

Nous avons obtenu celui de l’année 2016 (durant laquelle 340 000 euros de dépenses ont été justifiés par de simples déclarations sur l’honneur) :

2. Retard important (2 à 4 ans) dans la certification de ces comptes

- Les comptes de 2014 ont été certifiés le 11 décembre 2015.

- Les comptes de 2015 ont été certifiés le 27 juin 2017.

Les comptes de 2016 ont été certifiés le 19 avril 2019.

- Les comptes de 2017 ont été certifiés le 19 avril 2019.

- Les comptes de 2018 ont été certifiés le 29 mai 2020.

3. Les comptes de 2016 et 2017 totalisent 811 772 euros de dépenses qui n’ont pas pu être vérifiées par le commissaire aux comptes qui s’est contenté de « déclaration sur l’honneur ».

Ces remarques sont en page 2 des rapports publiés en JO :

© DR

En 2016, 342 486 euros de dépenses n’ont pas pu être vérifiées. En 2017, il s’agit de 468 286 euros.

À titre de comparaison, la somme de 800 000 euros correspond à celle dépensée par SOS Chrétiens d’Orient pour ses projets en Syrie rien qu’en 2016, d’après nos estimations basées sur le rapport d’activité que nous nous sommes procuré.

Par ailleurs, dans la mesure où il s’agit principalement de frais engagés lors des missions à l’étranger, il est plus logique de rapporter ces dépenses, manquant de justificatifs, au budget des missions à l’étranger. 

- En 2016, elles représentaient 8 % du budget « missions sociales à l’étranger » auxquelles SOS Chrétiens d’Orient a consacré 4 101 905 euros.

- En 2017, elles représentent 9 % de ce budget à l’étranger qui s’élevait à 5 361 938 euros.

SOS Chrétiens d’Orient explique, dans son communiqué de presse publié sur son site, « qu’il ne s’agit pas de dépenses non justifiées, mais de réserves exprimées. Le montant sur lesquelles portent ces réserves (800 000 euros) représente seulement 4,15 % des dépenses de 2016 et 5,29 % de 2017 ». C’est exact pour l’année 2016, où les dépenses totales de l’association s’élevaient à 8 millions d’euros environ. En revanche pour l’année 2017, le commissaire aux comptes indique que « 93 % des dépenses étaient appuyées par un justificatif ».

4. Selon nos calculs, les dépenses de communication représentent 34,5 % de son budget entre 2014 et 2018

- Entre 2014 et 2018, l’association a dépensé 6 444 452 euros en « frais d’appel à la générosité » (cela comprend notamment l’envoi de courriers et achats de fichiers d’adresses de potentiels donateurs). 

En 2018, cette somme s’élevait à 1 404 096 euros, soit 400 000 euros de plus qu’en 2015. 

- Entre 2014 et 2018, l’association a dépensé 3 241 459 euros pour ses « missions en France », qu’elle présente elle-même comme étant des missions de marketing, des frais de transports pour des événements et conférences qu’elle organise entre autres dans des écoles (cf encadré ci-dessous). 

En 2018, ces frais de missions en France s’élevait à 841 290 euros. 

- Conclusion : de 2014 à 2018, SOS Chrétiens d’Orient a dépensé 9 685 911 euros pour sa communication externe, c’est-à-dire l’addition de ses frais d’appel à la générosité et de ses dépenses de communication en France. Cette somme représente donc 34,5 % des sommes dépensées entre 2014 et 2018 (environ 28 millions d’euros), chiffre que nous arrondissons à 35 % selon la convention arithmétique en vigueur. 

Sur l’année 2018, SOSCO a dépensé 2 245 386 euros en communication, soit 30,56 % de ses dépenses totales (c’est-à-dire 7 346 785 euros, cf. page 14 et ligne « total des emplois de l’exercice inscrits au compte de résultat »).

Dans son communiqué de presse publié le 8 septembre 2019, SOS Chrétiens d’Orient dément ces chiffres et en produit d’autres : « Le chiffre cité date de 2015, cela n’a aucun sens. Si les pigistes de Médiapart [sicil n’y a pas d’accent à Mediapart – ndlr] avaient consulté les derniers comptes publiés, ceux de l’année 2018, ils auraient constaté que le budget communication représente un peu moins de 12 % des dépenses.

En ce qui concerne ce chiffre de 35 %, pour le budget 2015, il faut le remettre dans son contexte : pour se lancer, une association qui ne vit que de dons privés doit consacrer assez de moyens à sa communication afin de constituer un fichier de donateurs fidèles et garants de son indépendance.»

5. Des résultats excédentaires

Enfin, la plupart de ses « résultats » sont excédentaires, ce qui signifie que l’association collecte plus d’argent qu’elle n’en dépense. En 2019, le cumul des excédents était de 2 047 844,60 euros (c’est ce qui explique l’écart entre les dépenses réalisées et les dons collectés).

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