La 28e Conférence internationale pour le climat (COP28) se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Elle devra s’accorder sur la sortie des énergies fossiles et déployer les financements pour réparer les impacts irréversibles du chaos climatique dans les pays du Sud. Ces négociations se feront sous la présidence de Sultan al-Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale émiratie.
Le 28e sommet international sur le climat a accouché mercredi 13 décembre d’un texte qui contient un signal politique vers la sortie des énergies fossiles. Mais celui-ci est truffé d’éléments de langage dictés par les lobbyistes du pétrole.
Après une nuit de prolongation, les pays du monde entier ont approuvé à la COP28 de Dubaï un compromis qualifié d’historique pour son appel inédit à abandonner progressivement les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique.
Six cadres de la compagnie pétrolière, dont son patron Patrick Pouyanné, ont été accrédités à la COP28 dans la délégation du gouvernement français. Interpellé par Mediapart, le ministère de la transition énergétique, actuellement à la table des négociations à Dubaï, refuse de reconnaître les faits.
Il défend le recours au nucléaire pour sauver le climat. « À l’air libre » reçoit Jean-Marc Jancovici, très médiatique expert du climat et de l’énergie.
À La Réunion, la centrale électrique de Port-Est fonctionne désormais aux agrocarburants. Mais ce n’est qu’un début pour l’électricien, qui prévoit de convertir tout son parc en Corse et dans les outre-mer. Cependant, plusieurs collectifs d’habitants et des élus pointent les vices de cette décision.
Au Cameroun et au Gabon, les sites d’extraction de la multinationale Perenco pratiquent le torchage, ce procédé consistant à brûler l’excédent de gaz. Malgré la régulation en vigueur, l’air s’en trouve gravement pollué, causant l’inquiétude et le désarroi des habitants.
Alors que la ministre de la transition énergétique se rend ce dimanche à la COP28, nous avons voulu savoir si Agnès Pannier-Runacher allait s’opposer au projet de forage de huit nouveaux puits de pétrole sur la concession de la société Vermilion, dans la forêt de La Teste-de-Buch (Gironde). Ce projet va à l’encontre de toutes les alertes des scientifiques du Giec ou des préconisations de l’Agence internationale de l’énergie, même si l’entreprise s’engage à arrêter toute exploitation d’ici à 2040, comme le veut la loi Hulot.
Au sein des partis de la gauche écolo, les limites des sommets onusiens sont reconnues. Si l’idée de coalitions plus restreintes et plus efficaces n’est pas écartée, la principale revendication reste l’exemplarité dont la France et l’Union européenne ne font toujours pas preuve.
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Au cœur de la COP28, les responsables politiques européens se veulent à la pointe du combat contre le réchauffement climatique. Pourtant, l’Union vient de signer un accord de libre-échange qui va augmenter les émissions carbone. Et elle ne compte pas s’arrêter là.
Alors que des chercheurs ont annoncé jeudi que 2023 serait l’année la plus chaude jamais enregistrée, les pourparlers à Dubaï autour de la sortie des énergies fossiles restent au point mort. À cinq jours de la fin du sommet, des manœuvres dilatoires bloquent toute décision.
Alors que la saison des pluies se fait de plus en plus meurtrière dans l’île des Caraïbes, reportage à Nueva Barquita, quartier de maisons « en dur » qui répond à des normes environnementales. Une expérience qui semble une goutte d’eau face aux défis que le pays doit affronter.
À Dubaï, les technologies de piégeage du carbone sont brandies par les pétroliers et les États producteurs d’énergies fossiles comme la solution miracle pour sauver le climat. Mais ces dispositifs, très onéreux et peu performants, permettent surtout de maintenir le « business as usual ».
Une analyse de la coalition d’ONG Kick Big Polluters Out révèle qu’au moins 2 456 lobbyistes des énergies fossiles ont été accrédités à la conférence internationale sur le climat de Dubaï. Un record : les émissaires des TotalEnergies, Shell, BP et autres sont quatre fois plus nombreux que l’an dernier.
Le cœur de la pensée écologique des États et de la plupart des grandes entreprises est l’idée qu’on peut sauvegarder la croissance tout en abaissant son coût pour les écosystèmes. Mais cette idée repose sur une vision partielle et biaisée qui menace toute résolution sérieuse de la crise écologique.
Ces derniers mois, les majors pétrolières sont revenues sur leurs engagements pour la transition écologique. Sultan al-Jaber, à la tête du sommet international sur le climat de Dubaï, a soutenu, à rebours de la science, qu’il n’y avait aucun scénario prouvant que la fin des énergies fossiles sauverait le climat.
Première Amérindienne à occuper un ministère dans toute l’histoire de son pays, Sônia Guajajara est la nouvelle ministre des peuples autochtones du Brésil. À Mediapart, elle explique être venue à la COP28 de Dubaï pour convaincre de l’importance de protéger les terres indigènes et les forêts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.