Lancée en 2019, la section « Première fenêtre » du festival international du film documentaire Cinéma du réel, dont l’édition 2024 s'est tenue du 22 au 31 mars à Paris, rassemble chaque année une sélection de films courts, à la durée variable, réalisés par de jeunes créateurs et créatrices, en apprentissage ou non, étudiant·es en école d’art, en section cinéma à l’université, dans des ateliers de réalisation divers, ou même fabriqués hors de toute structure.
« Plutôt qu’une sélection de premières œuvres, cette programmation est pensée comme un observatoire de l’ensemble des jeunes pratiques », expliquent les organisateurs du festival. Vigie du festival, cette section est programmée par la direction artistique et Clémence Arrivé Guezengar, en collaboration avec un comité de sélection constitué d’étudiant·es.
Projetés les 23, 24 et 26 mars au Centre Pompidou, les films de la sélection ont également été visibles sur Mediapart, où les lecteurs et lectrices ont pu jusqu’au 29 mars, voter pour leur œuvre préférée.
À l'issue de ce vote, le « prix du public Première fenêtre » a été décerné à Fatmé de Diala Al hindaoui que vous pouvez (re)-découvrir jusqu'au 7 avril.
Désolé, les droits de diffusion des films suivants sur Mediapart ont expiré. Retrouvez d'autres documentaires à visionner ici.
« Fatmé »
Diala Al hindaoui (France, 2023, 15 min)
Fatmé, 11 ans, syrienne, vit dans une tente avec sa famille. Ses cheveux en bataille, ses habits sales et son amour de la bagarre font débat dans son entourage. La mère se pose alors la question : est-elle fille ou garçon ? À cette question, Fatmé répond en riant : « Je veux juste être la plus forte ».
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« Des châteaux de sable »
Marie Vettese (France, 2023, 34 min)
Il y a 3 mois, j’ai perdu mon amour. Alors je retourne vivre chez mes parents, dans la maison où j’ai grandi. Là, parmi les souvenirs épars de mon enfance heureuse, je me souviens d’autres moments où le bonheur s’était effrité.
« I asked the factory »
de Noa Epars et Louis Lamarche (Angleterre, 2023, 11 min)
Aux abords des « Portas de Ródão », un monument naturel d’exception au Portugal, une usine à papier ne supporte plus sa condition. Elle souhaite se fondre dans le paysage, elle souhaite disparaître. A travers les yeux sensibles d’un « tas d’engrenages démesuré » le film interroge la notion de paysage romantique et questionne l’impact humain sur ce que l’on considère comme faisant partie de la nature.
« The Mars project »
Louis Rémy (France, 2023, 12 min)
Au travers d’un ensemble de vidéos d’archives disponibles dans les bas-fonds de Youtube, des gens semblablement ordinaires postulent pour rejoindre l’équipe d’une mission spatiale : direction Mars au cours de l’année 2022. Cette annonce de Mars One Venture, d’il y a pratiquement dix ans, révèle l’intérêt de notre société pour la conquête de la planète rouge et nous interroge sur les rhétoriques coloniales sous-jacentes aux projets du New Space
« Si blanche soit l'ombre »
Damien Cattinari (France, 2024, 11 min)
Un matin d’hiver, des corbeaux se font entendre au loin, une épaisse brume recouvre la rive. Un monde se réveille, et fait sonner un autre paysage.
« Skatepark »
Fanny Chaloche et Annabelle Martella (France, 2023, 35 min)
Personne n’a jamais vu de skateur sur ce skatepark du Loiret. À première vue, ce lieu à l’écart du village est désert. Mais si on y traîne longtemps, on pénètre dans le royaume des adolescents, un empire sans adulte où les relations se font et se défont au rythme des saisons.
« Taïauts et chevreuils »
Agathe Simon (France, 2023, 27 min)
Antoine m’a dit qu’il mettait les bêtes sur un piédestal, parce qu’elles, elles ont eu la noblesse de rester sauvages. J’ai décidé de le suivre dans sa recherche d’êtres fantomatiques qui hantent ses pensées. Les mêmes qui occupent l’esprit de Michel. Alors j’ai aussi décidé de les attendre, avec Michel.
« Un flux »
Taryn Everdeen (France, 2023, 19 min)
Autrefois tributaire de la Seine, aujourd’hui oubliée dans les égouts de Paris, la Bièvre fascine l’anglaise que je suis. Je pars à pied chercher sa source et ses méandres m’amènent aux habitants de ses rives, eux-mêmes portés par un flux de nature différente, avec des origines bien plus lointaines.
« Metamorphosis’ chantings ou That time when i incarnated as porpoise »
Ainá Xisto (Portugal, Espagne, Brésil, 2024, 11 min ) Le film n’est disponible qu’en version anglaise sous-titrée
Poussée par le désir d’engendrer la vie et réalisant ce qui l’en empêchait, il est devenu inévitable à la cinéaste de faire face à la spirale du temps. Ainá Xisto imprime sur une pellicule 16 mm un enregistrement abyssal, guidée par une relation extra-humaine, à travers des paysages intérieurs, d’authentiques conversations et une réalité magique, dans une tentative de rétablir le flux de la vie – la métamorphose.
« Walks that won’t happen »
Mina Simendić (Serbie, 2024, 7 min) Le film n’est disponible qu’en version anglaise sous-titrée
En se promenant virtuellement dans Street View, sur Google Maps, on peut explorer la dissonance entre la manière dont la ville y est représentée et son aspect actuel, face à ses propres changements à travers le temps.