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Dans les camps de réfugiés palestiniens, une guerre qui ne dit pas son nom

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Invasions d’une violence exacerbée, tirs de drones, infrastructures éventrées, fouilles et arrestations multiples : depuis le 7 octobre, la Cisjordanie occupée – et particulièrement ses camps de réfugiés – vit tétanisée par un déferlement de drames divers et de deuils quotidiens. Au total, 456 Palestiniens ont été tués depuis cette date, dont 117 enfants. En parallèle de son invasion sanglante menée à Gaza, l’armée israélienne entend réprimer coûte que coûte une nouvelle génération de combattants palestiniens. Au risque d’enflammer cet état de « guerre ordinaire » qu’elle prétend contenir.

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    © Arthur Larie

    Camp de réfugié·es de Jénine, novembre 2023. Des hommes, visage cagoulé pour certains, arme automatique pointée vers le ciel, défilent dans les ruelles étroites du camp de Jénine. Ils viennent d’enterrer un des leurs. Depuis le printemps 2022, ce bastion palestinien du nord de la Cisjordanie est dans un état quasi insurrectionnel : après une série d’attaques contre des civils et des soldats israéliens, revendiquées par des combattants locaux, les raids s’y sont succédé. Deux ans plus tard, la lutte armée s’est musclée et le désespoir s’est épaissi.

    Jénine, mais aussi Balata, Tulkarem ou encore la vieille ville de Naplouse, ces espaces ghettoïsés parmi les plus pauvres de la Cisjordanie, se sont engouffrés dans une intifada qui ne dit pas son nom. Les réserves de militant·es y sont sans cesse renouvelées et viennent d’une jeunesse sans espoir ni travail : cette nouvelle génération, qui s’affranchit des factions traditionnelles, échappe au contrôle d’une Autorité palestinienne dépassée, dont elle n’a connu que les fausses promesses, et utilise TikTok et chaînes Telegram pour revendiquer des attaques contre des soldats, des colons ou des civils israéliens.

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