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En Algérie, le foot est partout. C’est le sujet favori d’une jeunesse qui s’ennuie et qui ne se reconnaît ni dans l’État, ni dans ses institutions. Entre petits boulots, débrouille, les mœurs qui se radicalisent, elle est en proie à toutes les frustrations dans un pays où le droit de manifester est quasi interdit. Pourtant, un espace échappe à cette fatalité. Le stade devient une fois par semaine fureur et défoulement.
Ensemble, les supporters chantent le chômage, la pauvreté, l’Europe où ils rêvent d’aller. Ils défient l’État ou les généraux qu’ils tiennent pour responsables de la ruine du pays. Ils affirment leur appartenance à leur quartier, véritable identité empreinte des valeurs qui jadis libérèrent l’Algérie mais qui ont, à leurs yeux, été trahies par le pouvoir. Au stade, ils goûtent à la liberté.
Si pendant des années, le pouvoir a instrumentalisé le football pour éloigner la population de la politique, aujourd’hui, l’outil lui échappe. Comme au temps de la colonisation, le stade est de nouveau un espace de consolidation nationale et de résistance. Le cirque romain est mort pour laisser place à l’agora grecque. Le temps d’un match…
9 février 2016, Bab El Oued, Alger. Moh se partage entre hip-hop et foot. Ils vont peu au stade, mais sont supporters du Mouloudia (MCA). Dans les quartiers, tous les jeunes se définissent, entre autres, par leur allégeance à un club.
En Algérie, la contestation du stade à la rue
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En Algérie, le foot est partout. C’est le sujet favori d’une jeunesse qui s’ennuie et qui ne se reconnaît ni dans l’État, ni dans ses institutions. Entre petits boulots, débrouille, les mœurs qui se radicalisent, elle est en proie à toutes les frustrations dans un pays où le droit de manifester est quasi interdit.
15 mars 2019 à 07h16