-
Agrandissement : Illustration 1
Irini, 32 ans, informaticienne
« Je suis rentrée de mon doctorat à l’étranger en plein milieu de la crise, en 2011. Je savais que cela allait être difficile. J’ai réussi à travailler pendant deux ans dans un laboratoire de recherche à l’université. Puis j’ai dû avec regret abandonner le secteur de la recherche, car les financements se sont arrêtés. Je travaille maintenant dans une entreprise privée, qui monte des projets grâce à des subventions européennes. Je suis donc dans un secteur privilégié mais sans les financements européens, ce secteur se serait écroulé depuis longtemps. »
Irini et son compagnon ont participé à la création d’une coopérative de vente directe dans le centre d’Athènes. « Avec un petit cercle d’une dizaine de personnes, nous avons ouvert cette épicerie il y a un an. Nous vendons des produits de qualité, qui viennent de petits producteurs des quatre coins du pays. Nous tenons le magasin bénévolement à tour de rôle et les prix sont calculés pour couvrir nos frais, nous ne dégageons aucun profit. Cela nous a pris un an et demi pour monter la structure, car il n’y avait pas au début de statut juridique qui correspondait à notre projet. C’est un succès, une conscience se développe en Grèce pour consommer de bons produits, sans intermédiaire. »
Portraits de Grecs après cinq ans de crise
1 photo
En 2010, la Grèce, surendettée, se retrouve dans l’impossibilité d’emprunter davantage sur les marchés. Le gouvernement fait alors appel aux institutions européennes et au FMI afin qu’ils lui prêtent de l’argent. En échange, une sévère cure d’austérité est administrée, qui se poursuivra sous la forme d’un nouveau programme en 2012. Cinq ans plus tard, le PIB s’est effondré de 20 % et près de 26 % de la population active est au chômage. Rencontre avec des hommes et des femmes que la crise a profondément transformés.
23 janvier 2015 à 18h44