Fragilisées par la crise sanitaire, en situation de pauvreté et de précarité, des familles monoparentales ont pu partir en vacances grâce au Secours populaire. C’est avec des femmes de Meurthe-et-Moselle que la photographe Isabelle Eshraghi a partagé ces précieux moments d’évasion, loin du domicile, où les soucis du quotidien s’estompent le temps d’une semaine qui s’est achevée le samedi 10 juillet.
Samedi 26 juin 2021,Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle). Patricia, 57 ans, vit avec son petit-fils Enzo, 10ans. À six jours du départ en vacances, elle doute: «J’ai le stress, la peur, espérons que tout va aller bien.» Peur de quoi? «De voir des gens, plein de monde, moi qui n’ai pas l’habitude de voir du monde.» Patricia n’a jamais vu la mer,. Avec son petit-fils, ils se posent la question: «Est-ce qu’elle est verte? bleue?» Enzo l’imagine bleue, grande et avec plein de cailloux. Le jour où il lui fut proposé de partir en vacances une semaine, Patricia n’y croyait pas, elle en a eu les larmes aux yeux. «Je ne réalise pas encore. C’est vendredi soir quand je vais monter dans le bus… et je vais encore pleurer. Ce sera un beau cadeau pour moi, je n’ai jamais vu la mer, je ne suis jamais partie en vacances, surtout avec mon petit-fils. Il aura la chance de voir la mer avant d’avoir mon âge.» Six jours avant le départ: « La valise de mon petit-fils est prête depuis hier, la mienne, je la ferai lundi. Je ne sais pas quelle robe emporter… je n’aime pas porter de robe.»
Une vingtaine de femmes exilées, et autant d’enfants, dont des nourrissons, occupent un coin de rue à Bagnolet depuis le 4 août pour revendiquer leur droit à un hébergement. Une pétition vient d’être lancée par différentes associations pour soutenir leur action et interpeller les autorités sur leur cas.
Ce mardi, une audience avait lieu au tribunal de proximité de Montreuil pour décider du délai laissé aux cent vingt personnes exilées – femmes, dont certaines enceintes, hommes et enfants – ayant trouvé refuge dans des bureaux vides depuis juin. La juge rendra sa décision vendredi 12 août. Une expulsion sans délai pourrait être décidée.
Déjà fortement ébranlé par les menaces de pénurie de gaz, le système électrique européen voit les productions s’effondrer, en raison de la sécheresse installée depuis le début de l’année. Jamais les prix de l’électricité n’ont été aussi élevés sur le continent.
L’OCDE a confirmé la baisse des revenus réels en France au premier trimestre 2022 de 1,9 %, une baisse plus forte qu’en Allemagne, en Italie ou aux États-Unis. Et les choix politiques ne sont pas pour rien dans ce désastre.
par
Romaric Godin
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