Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Dans le débat sur la fin de vie, les députés ont pour l’instant privilégié le suicide assisté plutôt que l’euthanasie, qui supposerait un geste actif du médecin. Cela afin de ménager une profession qu’ils imaginent viscéralement opposée à cette légalisation. En réalité, les opinions y sont bien plus nuancées.
Les députés ont terminé l’examen de la proposition de loi sur l’aide à mourir. Elle détermine notamment le rôle du médecin : quels seront ses échanges avec le patient ? Peut-il refuser la demande du patient ? S’il l’accepte, comment va-t-il s’entourer pour prendre une décision ?
Sara Piazza est psychologue en soins palliatifs et coautrice d’un livre qui prend à partie la gauche, dont elle se réclame. À ses yeux, en soutenant l’aide à mourir, la gauche renonce à agir sur les inégalités des conditions de vie et d’accès aux soins qui créent du « mal mourir ».
Trois longues journées de débats ont été nécessaires aux députés pour déterminer les principaux critères d’accès à l’aide à mourir. Au cœur des échanges, la question de l’âge, la nécessité d’un pronostic vital engagé, le degré de souffrance ou encore l’expression d’une volonté libre et éclairée.
Près de la moitié des malades qui y ont droit ne parviennent pas à bénéficier de soins palliatifs. Pour y remédier, les députés veulent que ce droit soit opposable, que des moyens supplémentaires soient inscrits dans la loi et que de nouveaux établissements dédiés soient créés.
Dans l’ouest de la Sarthe, il y a trois fois moins de médecins que dans le reste de la France, et la plupart ont plus de 60 ans. La catastrophe sanitaire est déjà là, et va s’aggraver si rien n’est fait. Habitants et médecins réclament d’urgence une régulation de l’installation des médecins.
Peter Von Theobald est un gynécologue spécialiste de l’endométriose à La Réunion. Comme l’attestent ses propres comptes rendus médicaux, il a pratiqué une ablation de l’utérus sans le consentement de sa patiente, sans aucune urgence médicale, à partir d’un diagnostic qui s’est révélé faux. Enquête.
Pour la première fois, une large majorité a été trouvée à l’Assemblée pour limiter l’installation des médecins dans les zones où ils sont assez nombreux. Cette mesure pourrait au moins mettre fin au creusement des inégalités d’accès aux soins. Le Sénat doit à son tour se prononcer.
La Réunion connaît sa deuxième épidémie de chikungunya, virus transmis par le moustique-tigre, qui étend son territoire avec la hausse des températures, y compris en métropole. La dengue, Zika ou la fièvre jaune appartiennent à la même famille de maladies, en expansion.
Les médecins se sont de nouveau mobilisés en masse pour défendre toute entrave à leur liberté d’installation. Face au rouleau compresseur syndical, un contre-discours peine à exister. Au nom du droit à la santé et de l’éthique médicale, des médecins réclament une régulation.
À son tour, le premier ministre exclut toute contrainte sur le lieu d’installation des médecins. Mais ceux implantés dans les secteurs surdotés devront travailler dans des zones « rouges » un à deux jours par mois. Un délai de deux ans est laissé pour se conformer à ce plan.
« La santé est politique » : c’est le titre du livre de Miguel Shema, étudiant en médecine. Au cœur de sa démarche, la volonté de déjouer les biais et les préjugés des soignants qui produisent de la discrimination dans le monde médical et l’accès aux soins.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».