Rétif aux circuits économiques du business de l'art contemporain, Henri Barande expose enfin ses peintures au public français, aux Beaux-Arts de Paris, et nous propose une exploration in situ de l'absence et de la mort (diaporama dans l'article).
L'œuvreL'œuvre d'Henri Barande confine à l'anonymat, tourne autour de l'absence, de l'extra-temporalité. Dans une démarche singulière qui remet en cause le système même de l'art, Henri Barande cultive une forme de retrait, d'insaisissable, de flegme suivi. Ses tableaux sont dépourvus de références: pas de titre, d'auteur, ni même de date. Délestées de ces marqueurs économiques, les peintures d'Henri Barande échappent au circuit des modes et des cotes dont l'art contemporain fait son business, marché virevoltant, absurde souvent. À l'antithèse de Barande: Hirst ou Koons, ces compagnies géantes d'un art transformé en objets de collection vaguement décoratifs, produits à des rythmes industriels, et dont on organise artificiellement la rareté et le prestige. L'œuvre de Barande échappe à la division du travail, aux tactiques, aux stratégies commerçantes qui viennent se surajouter au geste de l'artiste au risque de l'éconduire. Une œuvre en liberté, évanescente.