Pour la plupart des athlètes, les Jeux Olympiques sont l’occasion d’entrer dans la légende et de marquer l’histoire de leur sport. Pour d’autres, l’événement est l’occasion de se faire oublier et de fuir son pays. De 1948 à 2021, retour sur huit cas de « défections olympiques », une pratique qui a bien évolué depuis les désertions mythologiques de la Guerre froide, pour se heurter aux politiques migratoires d’aujourd'hui.
Premiers JO après la Seconde Guerre mondiale, dans une Europe en pleine reconstruction : la responsable sportive de l’équipe tchécoslovaque de gymnastique annonce publiquement qu’elle ne rentrera pas à Prague.
Les Jeux olympiques de Melbourne de 1956 ne sont pas encore finis lorsque, à Budapest, les troupes soviétiques reprennent le contrôle du pays et mettent fin à la révolution hongroise. Dániel Magay et une quarantaine d’autres athlètes décident alors de faire défection.
Lors des Jeux de Melbourne, la gymnaste Ágnes Keleti fait partie de la quarantaine d’athlètes hongrois qui font défection. Mais contrairement au tropisme états-unien de la plupart d’entre eux, elle reste en Australie, y passe quelques mois et décide de repartir vers l’Europe : Allemagne, Israël, avant le retour en Hongrie, où elle vit aujourd’hui.
En 1976, le jeune plongeur soviétique Sergey Nemtsanov demande l’asile au Canada, où se déroulent les Jeux olympiques. Il renonce finalement deux semaines plus tard, après avoir déclenché un incident diplomatique en pleine période de détente entre les pays occidentaux et l’URSS.
Raed Ahmed est le porte-drapeau de l’Irak lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996. Sa désertion est digne d’un roman d’espionnage et raconte l’influence des groupes de dissidents irakiens en exil, entre les deux guerres du Golfe.
Juste après les Jeux olympiques de Sydney, en 2000, au moins 35 athlètes demandent l’asile. Parmi eux, le lutteur tunisien Hassene Fkiri qui rejoint ensuite l’équipe nationale australienne. Son histoire raconte aussi comment les défections de sportifs sont désormais redoutées par les autorités.
C’est l’un des mouvements de désertion olympique les plus importants de l’histoire moderne des Jeux olympiques. En 2012, à Londres, au moins 82 athlètes restent en Angleterre après les épreuves. Parmi eux, Christian Donfack Adjoufack, qui a disparu avec toute l’équipe de boxe du Cameroun.
Lors des Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, l’haltérophile ougandais Julius Ssekitoleko disparaît du centre d’entraînement d’Izumisano. Il est finalement retrouvé trois jours plus tard et renvoyé en Ouganda.
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