«Sans papiers» en rétention: les remises en liberté s'intensifient
Avec la pandémie, les appels se multiplient pour vider les centres de rétention où des « sans-papiers » sont enfermés : trop dangereux, inutile avec la fermeture de frontières. Si l’administration reste sourde, de plus en plus de juges libèrent.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
DansDans le centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin, près de l’aéroport de Lille, des hommes ont arrêté de fréquenter le réfectoire. « Au moins un cas de coronavirus » aurait été détecté, selon eux. Ils ont peur, sont en grève de la faim (comme à Lyon) et veulent que cela se sache. « On préfère mourir de faim que de cette merde », écrivent-ils dans un texte. Joint par téléphone, Kheir-Eddine (26 ans) raconte : « Vendredi, un avocat a dit à l’un de ses clients que son audience était reportée parce qu’on avait trouvé un cas au centre. Tout le monde a paniqué. Un policier a essayé de nous rassurer en nous disant que c’était juste une suspicion ». Dans les CRA, où la France enferme les « sans-papiers » qu’elle compte expulser, les agents portent désormais des masques, des gants, utilisent du gel.