«Sans papiers» en rétention: les remises en liberté s'intensifient
Avec la pandémie, les appels se multiplient pour vider les centres de rétention où des « sans-papiers » sont enfermés : trop dangereux, inutile avec la fermeture de frontières. Si l’administration reste sourde, de plus en plus de juges libèrent.
Olivier Bertrand
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DansDans le centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin, près de l’aéroport de Lille, des hommes ont arrêté de fréquenter le réfectoire. « Au moins un cas de coronavirus » aurait été détecté, selon eux. Ils ont peur, sont en grève de la faim (comme à Lyon) et veulent que cela se sache. « On préfère mourir de faim que de cette merde », écrivent-ils dans un texte. Joint par téléphone, Kheir-Eddine (26 ans) raconte : « Vendredi, un avocat a dit à l’un de ses clients que son audience était reportée parce qu’on avait trouvé un cas au centre. Tout le monde a paniqué. Un policier a essayé de nous rassurer en nous disant que c’était juste une suspicion ». Dans les CRA, où la France enferme les « sans-papiers » qu’elle compte expulser, les agents portent désormais des masques, des gants, utilisent du gel.