Dossier 10 septembre : un mouvement social n’est jamais écrit d’avance
La date du 10 septembre a été pensée hors de tout cadre traditionnel par les initiateurs du mouvement « Bloquons tout». Alors que la gauche avait regardé avec dédain le mouvement des Gilets jaunes de 2019, l’implication prématurée de sympathisants de gauche ne favorise pas forcément la dynamique des « bloqueurs » de 2025.
Les blocages prévus mercredi se heurtent à une forte présence des forces de l’ordre. Suivez le fil de la journée avec nos envoyés spéciaux en région parisienne, à Lyon, Montpellier, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Toulouse, Rennes ou Strasbourg.
Au menu de l’émission de rentrée d’« À l’air libre » : la démission de Bayrou, la crise politique qui n’en finit pas, Macron enferré dans ses certitudes et la mobilisation de ce mercredi 10 septembre.
La quasi-totalité des villes ou zones rurales potentiellement concernées par la mobilisation du mercredi 10 septembre ont fait l’objet d’autorisations de surveillance par drones, publiées parfois à la dernière minute par les préfets. Seules quelques-unes ont été annulées.
Des « pots de départ » de François Bayrou étaient organisés dans de nombreuses villes, lundi 8 septembre, à l’issue du vote de confiance qui a fait tomber le premier ministre. Ces rassemblements ont réuni des dizaines, voire des centaines de personnes, comme à Montreuil et à Montpellier, en prélude à la mobilisation du 10 septembre.
En écho au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre, Mediapart et Tënk vous proposent une stimulante réflexion chorégraphique de Paul Heintz. À partir d’archives sur les stratégies de luttes menées sur le principe de « l’obstruction », un groupe de travailleurs réactive des mouvements discrets de résistances passées.
Face à ce qu’elles estiment être une récupération par la gauche du mouvement « Bloquons tout », les sphères d’extrême droite tentent de reprendre la main sur une mobilisation venue de l’écosystème souverainiste.
Les quartiers populaires restent l’angle mort de la mobilisation du 10 septembre. Une convergence des luttes souvent empêchée par la peur de la répression, des conditions matérielles suffocantes et une gauche peu soucieuse de « co-construire » avec ces habitants.
Dans l’agglomération rouennaise, les préparatifs de la journée « Bloquons tout » du 10 septembre s’organisent. Ceux qui se sont mobilisés avec les « gilets jaunes » veulent éviter les erreurs du mouvement, d’autres ne masquent pas leur lassitude.
Newsletters
Découvrez les newsletters de Mediapart
Recevez directement l’info de votre choix : Quotidienne, Hebdo, Alerte, À l’air libre, Écologie, Enquête …
Le professeur de science politique Laurent Jeanpierre analyse la mobilisation du 10 septembre. Malgré des analogies possibles avec les « gilets jaunes », il estime que sa composition politique hybride, du fait de l’implication prématurée de sympathisants de gauche, ne joue pas à son avantage.
Plus de 400 personnes ont convergé jeudi 28 août pour esquisser les premiers contours de la journée de mobilisation du 10 septembre dans la capitale. Une assemblée générale dense, protéiforme et déterminée à tirer les leçons des mobilisations précédentes.
Réunie vendredi matin, l’intersyndicale prévoit une journée de mobilisation interprofessionnelle le 18 septembre, soit une semaine après le mouvement social « Tout bloquer » du 10 septembre. En parallèle, plusieurs secteurs ont prévu de se mobiliser dans le courant du mois.
Ils ont été « gilets jaunes », figures majeures ou anonymes du mouvement. Autour d’elles et d’eux, la conversation s’amplifie sur une mobilisation d’ampleur le 10 septembre, sans que tous songent à s’y réengager. Même si la colère semble intacte.
Au moins deux cents personnes se sont réunies mardi soir pour préparer le mouvement social du 10 septembre. « Gilets jaunes », syndicalistes, étudiants, militants pro-Palestine ont appelé à une convergence des luttes et à se mobiliser, malgré la chute probable du gouvernement.
L’appel lancé en ligne à « bloquer la France le 10 septembre » commence à prendre forme dans la capitale alsacienne. Entre anciens « gilets jaunes » et militants de gauche, la mobilisation s’organise.
Les personnalités politiques de gauche observent avec intérêt la date du 10 septembre posée hors de tout cadre traditionnel par les initiateurs du mouvement « Bloquons tout ! ». L’erreur commise au début du mouvement des « gilets jaunes », que la gauche avait regardé avec dédain, est dans tous les esprits.