La lutte contre les réservoirs d’eau artificiels à destination agricole ne cesse de monter en puissance. Le mouvement, qui rassemble syndicats, politiques, associations environnementales, zadistes… a mis en lumière l’accaparement d’une ressource au profit de quelques-uns, mais fait l’objet d’une vive répression. Nos articles, révélations et reportages.
Pour Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, les vidéos publiées par Mediapart et « Libération » montrent que les violences policières « ne sont pas de simples “dérapages” individuels » et « appellent des poursuites judiciaires ».
Sous pression depuis les révélations de Mediapart et « Libération » sur le comportement des gendarmes à Sainte-Soline, le procureur de Rennes a annoncé dans un communiqué qu’il prendrait des décisions « prochainement ».
Mediapart a recueilli la parole de cinq personnes blessées par les violences policières commises à Sainte-Soline. Choquées par le contenu des images diffusées, qui parfois réactivent le traumatisme, ces personnes espèrent qu’elles permettront l’ouverture d’une enquête.
Mediapart a recueilli la parole de cinq personnes blessées par les violences policières commises à Sainte-Soline. Choquées par le contenu des images diffusées, qui parfois réactivent le traumatisme, ces personnes espèrent qu’elles permettront l’ouverture d’une enquête.
La manifestation de Sainte-Soline avait représenté l’acmé de la stratégie de tension élaborée par Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur. Celle-ci lui revient désormais en pleine figure. « Je ne lis pas Mediapart et “Libération” tous les matins et tous les jours, mais je le ferai, bien évidemment », a-t-il balayé à notre micro.
Mediapart et « Libération » révèlent des images inédites du 25 mars 2023, filmées par les caméras-piétons des gendarmes. Elles montrent des consignes prohibées et dangereuses données par la hiérarchie, un vocabulaire guerrier et une troublante satisfaction de blesser « l’adversaire ».
La justice et la gendarmerie se renvoient la balle quant à l’absence de prise en compte des vidéos vieilles de deux ans révélées par Mediapart et « Libération ». Retour sur l’accès des différents protagonistes à ces images… ou sur la connaissance qu’ils auraient dû en avoir.
Après les révélations de Mediapart et de « Libération », Laurent Nuñez a demandé mercredi l’ouverture d’une enquête administrative sur le comportement des gendarmes, deux ans et demi après les faits. Interrogé sur France Inter, il a refusé de les qualifier de violences policières. Les manifestants blessés, eux, dénoncent les donneurs d’ordres.
Aucun des gendarmes ayant gravement blessé Serge D., « Alix », Mickaël B. et « Olivier » lors de la manifestation contre les mégabassines du 25 mars 2023 n’a été identifié. Mais des « tirs tendus » de grenades, pourtant interdits, ont bien eu lieu.
Les forces de l’ordre n’ont pas formellement empêché les pompiers et le Samu de secourir les blessés lors de la manifestation du 25 mars 2023, affirme l’enquête de la gendarmerie. Mais le protocole mis en place a entraîné d’importants retards et de nombreux quiproquos.
La coopérative poitevine responsable de la retenue de Sainte-Soline est fragilisée par les dernières décisions judiciaires. Mais au-delà de ces difficultés, c’est toute l’architecture économique des mégabassines qui est compromise.
Selon les informations de Mediapart, les services de l’État ont prescrit des fouilles sur deux des sites concernés par les projets de réserves de la Coop de l’eau 79. Des traces de civilisation gauloise et néolithique ont été identifiées.
Des données publiques consultées par Mediapart montrent qu'en dépit de la décision de justice du 18 décembre, plus de 10 000 mètres cube d’eau continuent d’être prélevés chaque jour pour alimenter la mégabassine de Sainte-Soline. Interrogée, la préfecture répond qu’elle fera respecter l’arrêt.
C’est une victoire pour le mouvement anti-bassines, et pour la préservation de la biodiversité. Mercredi 18 décembre, la cour d’appel administrative de Bordeaux a déclaré illégales quatre retenues d’eau, dont celle de Sainte-Soline, pour protéger un oiseau menacé.
Il est très rare que la justice annule des projets déjà construits, compte tenu des intérêts économiques et politiques qu’ils représentent. De plus en plus de juristes et d’avocats demandent une révision des procédures de droit pour mieux protéger les écosystèmes.
Le mouvement antibassines a ciblé samedi le port de La Rochelle pour dénoncer les liens entre agro-industrie et accaparement de l’eau, à travers des cortèges rassemblant plusieurs milliers de personnes. Les forces de l’ordre ont repoussé la manifestation en dehors de la zone industrielle et affronté certains militants plus radicaux.