International

Faut pas pousser Pyongyang dans les orties nucléaires

Spécialiste du système politique nord-coréen, Cheong Seong-chang, chercheur séoulite de passage à Paris, insiste sur la nécessité de ne pas prendre nos désirs pour la réalité: le régime s'avère plus solide que prévu. Plutôt que de le renforcer en spéculant sur sa chute, il faut négocier pour l'amener à un code de bonne conduite nucléaire.

Antoine Perraud

Le titre de la conférence frôlait le cliché («Où va la Corée du Nord?»), mais le point de vue valait le détour. Cheong Seong-chang, chercheur à Séoul, de passage à Paris, parlait de Pyongyang à l'Inalco (Langues O'). Membre de l'institut Sejong, structure indépendante et privée sud-coréenne, ayant soutenu sa thèse à Paris X (Nanterre), M. Cheong fut longtemps un cas à part: il ne croyait pas en l'effondrement du régime nordiste pronostiqué, après le décès du dictateur Kim Il-sung en 1994, par des observateurs ivres de prédictions autoréalisatrices. Ces derniers envisagent la réalité péninsulaire à partir de critères moraux (le régime nordiste est odieux et doit donc tomber), tandis que notre observateur temporise, au point de ne pas croire en une réunification avant une trentaine d'années.

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