Ce documentaire est sorti l’an passé et déjà tout se dit. La corruption des partis gouvernementaux est de plus en plus insoutenable. Les corps se soulèvent. Les mots se heurtent. Alors des musiciens venus de différents horizons branchent leurs instruments et les font résonner de toute part. En partenariat avec Tënk, la plateforme du documentaire d’auteur.
CeCe film a été présenté cette semaine aux États généraux du film documentaire de Lussas, en Ardèche, dans la section Expériences du regard. Les sélectionneurs Stéphane Bonnefoi et Adrien Faucheux écrivent : « Pari risqué que de représenter un pays aussi fébrile et perturbé que le Liban par les sons inouïs de musiciens expérimentaux. Un pays de béton et de poussière miné par la corruption, porté ici par les sons, les compositions et les mots rugueux d’un groupe d’artistes incandescents. » Pari risqué, mais réussi : la naissance chaotique du pays, sa géographie impossible, sa classe politique affairiste, sa population exténuée : les artistes racontent et l’un d’eux, de lassitude, se rappelle les mots de son grand-père : « Le monde tremble mais ne s’effondre pas. » Pourrait-il dire cela encore aujourd’hui, après l’explosion dans le port de Beyrouth ?