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Le 16 août 2022. Khyber Pass, frontière pakistano-afghane. Porte naturelle et historique entre l’Asie centrale et le sous-continent indien sur laquelle veillent les tribus pachtounes, la Khyber Pass est l’un des seuls points de passage entre l’Afghanistan et le Pakistan. Perchée à 1 070 mètres de hauteur, elle dévale les cols de l’Hindou Kouch, du village frontière de Torkham jusqu’à la ville de Peshawar, 58 km plus bas, dans la vallée fertile de la rivière Kaboul. Depuis 1979, ces routes ont vu passer les vagues successives d’Afghan·es poussé·es à l’exil par l’invasion soviétique, la guerre civile et vingt ans de guerre contre le terrorisme. Subissant l’histoire tourmentée du pays, le Pakistan est devenu malgré lui leur première terre d’accueil. Dans les années 1990, plus de 4,5 millions d’Afghan·es fuyant les combats avec l’URSS ont migré au Pakistan, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En 2002, après la chute du premier émirat islamique et un retour relatif de la paix, 3,7 millions d’Afghan·es décident de rentrer dans leur pays. Mais l’histoire se répète, et les gorges étroites de la passe de Khyber ont à nouveau assisté à la fuite désespérée depuis l’Afghanistan, lorsque les talibans sont devenus, une fois de plus, les maîtres du pays, le 15 août 2021.
De l’enfer afghan à l’impasse pakistanaise
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Après la prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021, 122 000 personnes ont été évacuées grâce à un gigantesque pont aérien. Des milliers d’autres sont restées en Afghanistan avec l’espoir de faire changer les choses. Mais face à la détérioration de la situation, 250 000 Afghan·es se sont depuis réfugié·es au Pakistan voisin. Sans régularisation de leur situation par le gouvernement pakistanais ou par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, sans délivrance de visa de la part des pays occidentaux, beaucoup se retrouvent aujourd’hui dans une impasse.
28 septembre 2022 à 12h19