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7 octobre 2020, Glasgow. Des clients du Lismore profitent de leurs derniers verres, quelques jours avant la fermeture des pubs en pleine pandémie de Covid-19. Cet établissement, fréquenté par de nombreux habitants de la région des Highlands, est emblématique de la lutte pour l’autodétermination du pays.
En témoigne l’urinoir de ce pub, ouvert dans les quartiers ouest de la ville en 1996. Après quelques pintes, les clients sont invités à se soulager sur une plaque détaillant les noms de trois soldats, membres de l’armée britannique ayant participé à l’éviction forcée d’Écossais pendant les Highlands Clearances (« les évacuations des Hautes Terres ») au XVIIIe siècle.
Rhys Crilley, post-doctorant à l’université de Glasgow spécialisé dans les politiques contemporaines, et le professeur Robert A. Saunders, spécialiste de l’histoire britannique à Farmingdale State College, y voient un « acte de résistance citoyenne ou la matérialisation de la géopolitique dans le quotidien, le vernaculaire et le vulgaire ». C’est aussi un exemple parmi tant d’autres d’une lutte populaire contre l’oppression anglaise, ancrée profondément dans la population et dont la dynamique se comprend au-delà de l’agenda politique traditionnel.
En Ecosse, le second souffle des mouvements populaires indépendantistes
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En 2016, l’Écosse avait voté à 62 % pour rester dans l’Union européenne. Alors que l’échéance du Brexit approche, l’inquiétude et le ressentiment gagnent une partie de la population, et la question de l’indépendance retrouve de la vigueur. Voyage auprès de militants qui commencent à sérieusement croire possible de quitter le Royaume-Uni.
9 décembre 2020 à 08h00