Elles sont mères de famille, célibataires, victimes de violences, salariées, retraitées, sans papiers, migrantes, SDF. Le logement est leur plus grande angoisse. Certaines sont dans des situations désespérées, d’autres sont parvenues à obtenir quatre murs pour vivre. Rencontres.
Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), 31 décembre 2021. L’association De la rue à la scène, créée par des personnes ayant connu la rue, fête sa 600e maraude. Son objectif est de lutter contre l’exclusion et la pauvreté. Depuis deux ans, les repas préparés par les « mamas » sont distribués aux plus démuni·es.
Hind, la présidente, souffle les bougies. « On est là pour aider toutes ces personnes. Je donne, ça me fait plaisir, même si une personne prend un peu plus d’aide alimentaire. Je lui dis juste : “Il faut aussi penser aux autres.” »
Son mari Yves, fondateur de l’association, a fait 40 jours de grève, n’en pouvant plus de vivre dans un logement insalubre. Ils viennent enfin d’obtenir un logement par la préfecture du Val-de-Marne. Lui, la rue, il l’a connue, cinq ans de galère, d’appels au 115. Les sans-abri, il ne les abandonnera jamais. « Parce qu’ils ont faim et qu’ils ont besoin de parler. »