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Départ en pêche de nuit d’une pirogue à senne tournante, océan Atlantique, centre-est, février 2016.
Le 30 avril 2012, pour répondre à la colère des artisans-pêcheurs sénégalais, le gouvernement du pays annonce l’annulation des licences des droits de pêche octroyées à vingt-neuf chalutiers étrangers, dont quatorze pêchaient les pélagiques (principale espèce consommée dans la sous-région). Mais depuis 2015, des accords avec l’Union européenne ont été signés, autorisant pendant cinq ans la présence de trente-huit thoniers et de deux navires de merlu noir dans les eaux sénégalaises. La pression sur la ressource est reconduite. Ces accords ne prennent en compte ni l’utilisation d’appâts pour la pêche au thon ni les nombreuses prises annexes engrangées par les chalutiers. En 2016, une lettre était adressée au président de la République sénégalais pour demander la fin des négociations d’accord avec la Russie, dont les bateaux ont été à plusieurs reprises arraisonnés pour pêche illégale. La raréfaction de la ressource pousse les plus petits pêcheurs à aller toujours plus loin en mer. Au large, les artisans-pêcheurs sénégalais rencontrent souvent des porte-conteneurs ou de gros chalutiers étrangers. Les collisions sont fréquentes. 181 personnes seraient décédées en mer en 2017, selon la direction de la protection et de la surveillance de la pêche au Sénégal.
La tragique disparition de «l’or bleu» du Sénégal
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Surnommées « l’or bleu », les eaux du Sénégal sont réputées pour leur fertilité. Elles jouent un rôle important dans l’alimentation des populations du pays et d’une partie de l’Afrique de l’Ouest. Mais cette richesse attire également la convoitise des chalutiers et bateaux-usines étrangers, principalement chinois et européens. Face à sa surexploitation, la ressource halieutique se raréfie, mettant en danger la sécurité alimentaire des populations vivant le long des côtes mais aussi dans la sous-région.
Pierre Vanneste (photos) & Laurence Grun (textes)
21 septembre 2019 à 12h09