Killian habite Charleroi, en Belgique. Dans cette ville sinistrée par les fermetures d’usines, Killian rêve de boxe. Cela tombe bien, le Boxing Club Garcia, de Bouffioulx, une commune voisine, l’accueille et l’enfant de 13 ans est particulièrement doué. Le photographe Thomas Fliche (30 ans) a suivi Killian pendant deux ans. Deux ans où toute sa vie bascule. Dans un livre d’une justesse remarquable, ce n’est pas tant de ring et d’uppercut qu’il est question, mais plutôt d’un territoire, d’une réalité sociale et d’une jeunesse pleine d’espoir.
Juillet 2017. Premier jour à Charleroi et surtout première rencontre avec Killian Dufrenne et sa famille. Nous avions convenu que celle-ci se ferait le jour d’un entraînement pour Killian, avec ses coachs. C’est également le genre de lieu où je suis à l’aise. Sous le regard de ses parents, je commence à photographier Killian qui s’échauffe. Pour ma visite, Killian fait spécialement un sparring (une forme d’entraînement sans blessure faite à l’adversaire). Je le photographie ici lors d’une minute de repos. Il a alors 13 ans. Je suis fasciné par la salle du Boxing Club Garcia. Elle a une âme, et son histoire s’écrit sur les murs. J’échange avec Julio, fondateur du club, ancien boxeur professionnel. Comme son fils, Michel, il vient d’être licencié de l’usine Caterpillar de Gosselies, près de Charleroi. Le constructeur d’engins de chantier américain employait ici près de 2 200 personnes.